Image : CDPQ Infra

REM : le processus opaque et antidémocratique imposé par la Caisse de dépôt soulève des inquiétudes

Élus forcés de signer des ententes de confidentialité, comités consultatifs réduits au silence : les méthodes de la Caisse de dépôt dans le développement du Réseau express métropolitain (REM) sont opaques. Cela soulève des inquiétudes quant à la prochaine phase du REM, dont le tracé aérien au centre-ville de Montréal suscite de nombreuses critiques.

On apprenait hier dans Le Devoir que les élus municipaux doivent signer des ententes de confidentialité pour obtenir les informations sur le nouveau projet du REM de l’Est, afin de pouvoir encadrer le travail de CDPQ Infra (la filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec responsable des grands développements d’infrastructures). Même si certains élus ont eu des hésitations, ils n’ont pas eu le choix de signer.

Aux yeux des citoyens qui seront touchés par le développement du train, ces ententes sont nuisibles, puisqu’elles empêchent les conseillers municipaux et les maires de répondre aux interrogations du public et de rendre des comptes comme il se doit.

CDPQ Infra affirme que les ententes de confidentialité visent à protéger des informations « stratégiques », mais selon des observateurs, CDPQ Infra cherche avant tout à contrôler le discours public autour d’un projet contesté, afin de faire à sa tête en priorisant ses profits plutôt que l’intérêt collectif.

L’inquiétude est d’autant plus grande que La Presse a aussi révélé que l’élaboration de la première phase du REM, à l’Ouest, avait été marquée par des consultations bâclées. CDPQ Infra a pris des décisions unilatérales, sans les soumettre aux membres du comité d’intégration urbaine, composé d’élus et d’experts, qui avait pourtant un rôle-conseil. Les membres du comité avaient aussi dû signer des ententes de confidentialité.

La prochaine phase du REM, à l’Est, soulève bien des débats à cause du choix de CDPQ Infra de construire un train aérien qui traversera le coeur de la ville. Encore une fois, le comité-conseil n’aura pas son mot à dire sur la décision controversée, même si elle est contestée par des citoyens, des élus et de nombreux architectes.


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