Intervention des agents de sécurité près du monument en hommage aux femmes en politique. Photo : APTS

Une activité pour la Journée internationale des droits des femmes dispersée par l’Assemblée nationale

Les agents de sécurité ont forcé une vingtaine de travailleuses de la santé à quitter le terrain de l’Assemblée nationale, alors qu’elles tenaient une action pour souligner le rôle crucial des femmes dans le réseau de la santé. Elles dénonçaient justement les sanctions qu’elles subissent quand elles prennent la parole pour critiquer leurs conditions de travail.

Une activité organisée dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes a été dispersée par les forces de sécurité de l’Assemblée nationale. Il s’agissait d’une petite action symbolique et pacifique, tenue par l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) afin de souligner le rôle crucial des femmes dans le réseau. Le thème de la Journée, cette année, est « Écoutons les femmes ».

Les membres de l’APTS présentes sur place (tout au plus une vingtaine) comptaient simplement lire une déclaration et décorer de quelques accessoires médicaux les statues du monument rendant hommage aux femmes en politique. Mais elles ont été interrompues par les agents de sécurité, qui les ont rapidement forcées à quitter le terrain de l’Assemblée nationale, sans raison apparente.

« Ça ressemble vraiment à la façon dont le gouvernement Legault traite les travailleuses de la santé. »

Steve St-Onge, représentant de l’APTS, en entrevue avec MAJEUR

Les travailleuses de la santé se sont réunies un peu plus loin, pour prendre la parole malgré tout. Elles voulaient justement dénoncer les dures conditions de travail qui leur sont imposées par le gouvernement Legault, et surtout la culture du silence que fait régner leur employeur à ce sujet.

« Nous sommes bâillonnées, tenues au silence et au secret par nos employeurs pour préserver leur image et éviter que l’on puisse sonner l’alarme. »

Une travailleuse de la santé, lors de la lecture du manifeste

En effet, ces soignantes ne peuvent pas dévoiler ni critiquer publiquement la surcharge de travail et les autres difficultés auxquelles elles font face, sous peine de subir des mesures disciplinaires.

En pleine négociation pour le renouvellement de leur convention collective, les travailleuses blâment aussi le gouvernement Legault, qui fait la sourde oreille devant leurs demandes.

« Ce ne sont pas des mercis en conférence de presse dont nous avons besoin. La vraie gratitude se manifeste à la table de négociation. En ce 8 mars, écoutez les femmes! »

Laure Letarte-Lavoie, quatrième vice-présidente de l’APTS


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