Photo : Wikimedia Commons

La Banque Laurentienne récompense ses dirigeants d’une main et attaque les droits de ses employés de l’autre

Alors que la Banque Laurentienne enregistre une hausse de ses profits et récompense généreusement ses dirigeants, des travailleurs se plaignent de ses pratiques antisyndicales. Dans le cadre d’une quatrième tentative de désyndicalisation en cinq ans, la banque serait allée jusqu’à offrir 1,8 million $ au syndicat pour qu’il ne s’oppose pas à sa propre abolition. 

Les profits nets de la Banque Laurentienne ont effectué une remontée au premier trimestre de 2021, atteignant 44,8 millions $ contre 36,2 millions $ pour la même période en 2020. Cette hausse de 39% s’est effectuée sous la direction de Rania Llewellyn, entrée en fonction en octobre 2020. 

Son prédécesseur François Desjardins, qui a entre autres éliminé le service au comptoir ainsi que des milliers d’emplois, a quitté son poste quelques mois plus tôt et a reçu une compensation de 1,7 million $. Avec la  bonification de 1,3 million $ de son régime de retraite, sa compensation pour 2020 s’élève à 5,32 millions $. Mme Llewellyn a quant à elle décroché un salaire de 3 millions $, ce qui inclut une prime à l’embauche de 700 000 $. 

Or, pendant que la banque accumule les profits et récompense ses dirigeants, elle semble déterminée à se débarrasser du syndicat en place. En décembre dernier, une requête visant à révoquer l’accréditation syndicale des employés de la Banque a été déposée. Il s’agit de la quatrième tentative de désyndicalisation en l’espace de cinq ans. En 2016, une première tentative est amorcée, mais aucune requête formelle n’est déposée faute d’appuis. En 2018, une seconde tentative est défaite par un vote à 60% contre. Une autre requête pour révoquer l’accréditation syndicale est déposée en 2018, mais est rejetée après la découverte de signatures falsifiées par le camp opposé au syndicat. 

Cette fois-ci, la Banque est accusée de s’ingérer dans le processus de vote. Des employés témoignent se sentir obligés de signer la demande de révocation par peur de perdre leur emploi s’ils ne le font pas. En janvier dernier, la banque a même tenté de se débarrasser du syndicat pour la somme de 1,8 million $. Deux dirigeantes syndicales se sont vu offrir la somme de 650 000 $, et le syndicat 500 000 $, à condition toutefois qu’aucune plainte en lien avec la demande de révocation de l’accréditation syndicale ne soit déposée.


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