L’étiquette La Barricade, spécialisée dans la musique black métal néonazie, entretient des liens avec des organisations d’extrême droite ici et à l’étranger. L’infiltration de groupes d’extrême droite dans le petit milieu du black métal québécois favorise le recrutement de jeunes militants pour ces organisations violentes.
La maison de disques La Barricade, basée dans la ville de Québec, se spécialise dans le « black métal national-socialiste (nazi) » et le « rock anticommuniste », rapporte le Canadian Anti-Hate Network (CAHN). Elle distribue des groupes comme Holocauste, Atroce, Soleil noir, ou encore Légitime violence, une formation qui sert de plateforme musicale aux organisations d’extrême droite Atalante et Québec Stompers. La musique de ces groupes fait l’apologie de la suprématie blanche et des crimes haineux : antisémitisme, racisme, homophobie, etc.
Qui plus est, La Barricade affiche ouvertement des liens avec le réseau néonazi mondial Misanthropic Division, qui opère dans les scènes de black métal national-socialiste afin de recruter des combattants pour le Régiment Azov. Ce bataillon basé en Ukraine cherche à instaurer un État nazi en Europe et est accusé de toutes sortes de violences et de crimes de guerre.
C’est pourquoi, selon plusieurs, la présence d’une maison de disques néonazie dans le petit monde du black métal d’ici est inquiétante. Même si ce sont loin d’être tous les amateurs du genre qui adhèrent aux idées d’extrême droite, La Barricade et ses groupes affiliés ne rencontrent pas beaucoup de résistance de la part du milieu du black métal québécois. C’est « un univers pollué par des organisations et des groupes extrémistes », regrette Benjamin Poindront, propriétaire d’une petite compagnie de production, en entrevue avec le CAHN. Cela pose un risque auprès des jeunes amateurs de musique métal, qui pourraient être influencés et radicalisés par des organisations comme La Barricade et éventuellement rejoindre des groupes violents, ici ou encore à l’étranger.