Les centres jeunesse de la Côte-Nord accueillent trop de jeunes pour leur capacité et manquent d’intervenantes pour leur venir en aide. Ce déficit de ressources mettrait en danger ceux qui sont pourtant censés être protégés.
Au Centre de réadaptation pour les jeunes en difficulté d’adaptation, à Baie-Comeau, onze jeunes sont actuellement hébergés, alors que la capacité d’accueil n’est que de huit. Un enfant de 10 ans a même dû être logé dans la même unité que des adolescents de 16 et 17 ans. C’est l’une des situations critiques que signale l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), qui s’inquiète qu’on « néglige des enfants » et qui demande qu’on agisse avant « le prochain drame ».
L’APTS exige du gouvernement qu’il investisse les ressources nécessaires de toute urgence. « La surpopulation dans les unités […] s’ajoute à la pénurie de main-d’œuvre et risque de causer un bris de service dans la région », affirme Maude Fréchette, représentante nationale de l’APTS sur la Côte-Nord.
La crise est d’autant plus aigüe que les intervenantes se font très rares : le recrutement est difficile et plusieurs de celles qui travaillent déjà dans le secteur sont en arrêt de maladie. Dans certaines équipes, toutes les intervenantes sont absentes et ce sont des employées à temps partiel qui doivent assurer les remplacements. Certaines doivent assurer des tâches pour lesquelles elles n’ont pas été formées.
« Les beaux discours du gouvernement voulant que la protection de la jeunesse soit une priorité, ça suffit. Nos enfants méritent des actions concrètes, dès maintenant. »
Maude Fréchette, représentante nationale de l’APTS sur la Côte-Nord
Le CISSS de la Côte-Nord a connu de sérieuses difficultés dans les derniers mois. Des aînés ont dû être hébergés aux urgences à cause d’un manque de place dans les installations appropriées. Mais peu de temps avant, la direction du CISSS dépensait 200 000 $ en matériel de bureau haut de gamme, suscitant la colère des travailleuses de l’APTS.