Photo : Luis Tosta / Unsplash

Accès à l’eau potable : le gouvernement fédéral a manqué à son devoir auprès des Autochtones

En dépit des promesses du gouvernement libéral, plusieurs communautés autochtones n’ont toujours pas d’accès garanti à de l’eau potable salubre. Un rapport de la vérificatrice générale souligne que cet échec est en partie dû au mauvais financement des réseaux d’approvisionnement et au manque de réglementation encadrant la qualité de l’eau.

Selon le rapport de la vérificatrice générale (VG), Services aux Autochtones Canada ne s’est pas montré à la hauteur de son engagement à garantir l’accès à de l’eau potable salubre. Depuis 2015, les réseaux d’eau potable des Premières Nations ont été touchés par 160 avis à long terme qui demandaient de faire bouillir l’eau, de ne pas la boire ou de ne pas l’utiliser, même pour faire la lessive. Selon le rapport, 60 avis sont encore en vigueur dans 41 communautés, et certaines n’ont pas accès à de l’eau potable depuis plus de dix ans. Dans plusieurs cas, le Ministère n’a fourni que des solutions provisoires et a parfois levé des avis de manière prématurée.

L’allocation du financement des réseaux d’approvisionnement en eau potable repose aussi sur une formule vieille de 30 ans, qui ne tient pas compte ni des coûts actuels ni des avancées technologiques. Résultat, le Ministère sous-estime la part de financement qu’il doit couvrir et les communautés peinent à couvrir des coûts plus élevés. Les opérateurs affectés aux réseaux d’approvisionnement des communautés autochtones sont aussi moins bien payés que ceux qui travaillent ailleurs au pays, ce qui rend difficile d’assurer la présence de personnel qualifié pour entretenir les installations.

De plus, les réglementations qui encadrent de près l’accès à l’eau potable dans les provinces et territoires ne s’étendent pas aux collectivités autochtones. Le rapport réitère la nécessité d’assurer que les Premières Nations jouissent des mêmes protections que l’ensemble de la population canadienne et déplore qu’en dépit de l’adoption de la Loi sur la salubrité de l’eau potable des Premières Nations, en 2013, une protection aussi élémentaire se fasse toujours attendre.   


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