Photo : Fauzan Saari / Unsplash

La Coupe du monde au Qatar aurait le sang de 6500 travailleurs migrants sur les mains

Plus de 6500 travailleurs migrants sont morts au Qatar depuis que le pays a été choisi comme hôte de la Coupe du monde en 2011. Or le gouvernement du Qatar continue de désigner ces décès comme « naturels », et son manque de transparence lui permettrait de se déresponsabiliser d’avoir à améliorer les conditions de travail sur ses chantiers, selon des groupes de défense des droits humains. 

Selon une enquête du Guardian, plus de 6500 ouvriers provenant de l’Inde, du Bangladesh, du Népal et du Sri Lanka sont morts au Qatar depuis 2011. Le pays a mis en branle un immense programme de construction pour se préparer à recevoir la Coupe du monde de la FIFA en 2022 et a entre autres construit sept stades, un aéroport et même une nouvelle ville pour accueillir la finale. Les morts ne sont pas répertoriés par occupation et lieu de travail, mais Nick McGeehan, directeur de FairSquare Projects, groupe de défense des droits du travail dans le Golfe, affirme qu’une large proportion des travailleurs migrants qui sont décédés depuis 2011 travaillaient au Qatar uniquement parce que ce dernier va accueillir la Coupe du monde.

Le comité organisateur de la Coupe du monde au Qatar affirme regretter ces incidents et ajoute qu’une enquête a eu lieu dans chaque cas. Or, 69% des morts parmi les ouvriers népalais, bangladais et indiens sont classifiées comme « naturelles » par le gouvernement, qui les attribuent à des arrêts cardiaques ou respiratoires sans faire ni enquête ni autopsie. Dans certains cas, la chaleur estivale extrême du Qatar est probablement en cause. Toutefois, le manque de transparence et de rigueur demeure évident. 

La FIFA, quant à elle, affirme sans fournir de preuves que  les accidents sont plus rares sur ses chantiers que sur d’autres sites de constructions majeurs dans le monde. Ce n’est pourtant pas la première fois que les conditions de travail dans lesquelles se prépare la Coupe du monde au Qatar font la manchette. En 2017, le film The Workers Cup présentait les camps de travail dans lesquels ces travailleurs pauvres sont confinés alors qu’il travaillent dans l’un des pays les plus fortunés du monde, à préparer un événement qui générera des milliards de revenus.


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