Photo : Jamar Penny / Unsplash

Les ingénieurs de l’État sont forcés de fermer les yeux sur des commandes politiques

Des ingénieurs du gouvernement du Québec ont été forcés d’approuver la construction d’une route privée pour un riche homme d’affaires aux frais des contribuables, de fermer les yeux quand des promoteurs brisent les règles et bien d’autres encore. Les commandes politiques arrivent « année après année » dans un climat d’intimidation.

Plus de cinq ans après la Commission Charbonneau, les commandes politiques demeurent une pratique courante selon Marc-André Martin, président de l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ). Plusieurs ingénieurs peinent à exprimer leurs réserves ou leurs refus dans un contexte marqué par l’intimidation. Ils sentent que leur expertise est complètement bafouée.

Une source anonyme détaille plusieurs cas à la Presse Canadienne. Par exemple, un ingénieur a été forcé d’approuver la construction, aux frais de l’État, d’une route privée menant à la pourvoirie d’un riche homme d’affaires. Ailleurs, une municipalité demande de construire un mur anti-bruit le long d’une route. Il n’y a que des champs aux alentours, mais comme des promoteurs y voient un quartier potentiel, le mur est construit. Finalement, un ingénieur est sommé de fermer les yeux quand il remarque qu’un projet d’enfouissement de déchets fait entorse aux règles environnementales. 

Selon M. Martin, les hauts fonctionnaires en place depuis l’époque du gouvernement libéral de Jean Charest font notamment partie du problème. Il appelle le ministre des Transports, François Bonnardel, et la présidente du Conseil du Trésor Sonia LeBel à embaucher plus d’ingénieurs et s’assurer de leur indépendance.


Vous aimez nos publications?
Suivez Majeur sur vos réseaux sociaux