Après de nombreuses critiques, Place Sainte-Foy a renoncé à poursuivre un projet pilote consistant à filmer et à profiler la clientèle. Une enquête de la Commission d’accès à l’information du Québec (CAIQ) avait également soulevé des doutes sur le projet.
Au printemps 2019, une technologie avait été mise à l’essai au centre commercial Place Sainte-Foy, à Québec : dans certains commerces, de nouvelles caméras permettaient d’enregistrer et d’analyser l’âge et le genre, les mouvements, les humeurs et les comportements des consommateurs. Cela devait permettre de mieux profiler la clientèle, afin de développer les stratégies marketing et d’augmenter les bénéfices.
Il s’agissait d’une initiative d’Ivanhoé Cambridge, compagnie propriétaire de Place Sainte-Foy, et filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). L’entreprise a finalement abandonné son projet pilote, mal reçu et ne bénéficiant pas d’une bonne « acceptabilité sociale ».
Le projet s’était attiré de nombreuses critiques. Les consommateurs soutenaient que le projet manquait de transparence : les affiches explicatives étaient peu visibles, et il était difficile d’obtenir des explications claires. Par ailleurs, plusieurs s’inquiétaient de menaces à la vie privée, puisque les informations recueillies auraient pu permettre d’identifier les personnes filmées : il s’agissait donc de renseignements personnels, protégés par la loi.
Suite aux réactions négatives, une enquête avait été déclenchée par la Commission d’accès à l’information du Québec (CAIQ). Dans son rapport, la commission soulève de sérieux doutes sur la recevabilité du projet. Elle affirme qu’on peut « se questionner sur le caractère important et réel de l’objectif » marketing visé par Place Sainte-Foy, quand on tient compte du risque qu’un tel projet pose pour la vie privée.