Photo : Zachary Theodore / Unsplash

Le gouvernement fédéral autorise 40 nouveaux forages pétroliers au large de Terre-Neuve

Le gouvernement de Justin Trudeau a autorisé trois compagnies pétrolières à mener des campagnes de forage en eaux profondes au large de Terre-Neuve. Cette décision s’ajoute à une série de coups de pouce du gouvernement fédéral à l’industrie pétrolière, dont l’abolition du processus d’évaluation environnementale afin d’accélérer les projets à venir.

Le 11 janvier dernier, le gouvernement fédéral a autorisé trois projets de forage exploratoire au large de Terre-Neuve. L’annonce survient quelques mois après que le gouvernement ait aboli son processus d’évaluation environnementale pour les forages en mer, en juin dernier. Les projets approuvés récemment totalisent 40 forages qui seront menés par Équinor, Chevron et BHP Canada, et ce dans une zone reconnue par l’ONU pour son importance écologique et biologique. 

Les deux permis d’exploration accordés à BHP Canada chevauchent notamment un important refuge marin qui, selon le gouvernement, est une zone écologiquement importante qui soutient plusieurs espèces menacées. Il est interdit d’y utiliser de l’équipement de pêche qui pourrait toucher le fond, mais BHP Canada aura le droit d’y forer 20 puits.

Même si le gouvernement assure avoir évalué l’impact écologique de sa décision, la biologiste Lynne Morrissette n’est pas convaincue:

« Et le problème, c’est que les autorisations de forages vont plus rapidement que notre capacité, comme scientifiques, à étudier les impacts que peuvent avoir ces forages. »

Lynne Morrisette, spécialiste des écosystèmes marins en entrevue au Devoir

Pour sa part le gouvernement vante la création d’emplois et affirme que les pétrolières devront respecter des consignes strictes afin de prévenir et gérer les accidents. Par contre, l’équipement nécessaire pour gérer une catastrophe de l’ordre d’une éruption pétrolière n’est pas disponible au Canada et devrait être transporté depuis la Norvège en cas d’incident. Plusieurs jours pourraient donc s’écouler avant que les déversements dans cet écosystème fragile et crucial à la biodiversité de la région ne soient maîtrisés.


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