Photo : Wikimedia Commons

L’Accueil Bonneau remplace des intervenants par des agents de sécurité

Avec la crise de la Covid-19, les organismes d’aide aux personnes itinérantes sont aux prises avec des défis plus importants qu’à l’habitude. L’Accueil Bonneau, de son côté, a décidé de mettre à pied des intervenants pour plutôt faire appel aux services d’agents de sécurité.

La direction de l’Accueil Bonneau, un organisme offrant des services aux sans-abris à Montréal, a décidé d’abolir onze postes d’intervenants. L’argent ainsi économisé permettrait de payer les services d’agents de sécurité. Dans un courriel officiel adressé à des gestionnaires du système de santé, la direction de l’organisme aurait annoncé une « restructuration ».

En entrevue à Majeur, un travailleur de la santé et des services sociaux en lien avec l’Accueil Bonneau a confié ses inquiétudes au sujet d’une diminution de services. Les intervenants sont des acteurs cruciaux de l’aide aux personnes vulnérables. Ils permettent de faire du repérage et d’identifier les personnes qui ont besoin de soins. En réduisant leur nombre, on vient nuire à l’aide offerte aux itinérants. 

« On se retrouve en rupture d’offre de service. On va avoir de la difficulté à rejoindre notre clientèle. »

Travailleur de la santé et des services sociaux, qui a demandé de conserver son anonymat

Claude M. Vigneault, directeur exécutif de l’Accueil Bonneau depuis le mois d’avril 2020, a répondu à notre demande d’entrevue suite à la publication d’une première version de ce texte. Dans sa réponse il affirme que: « Cette rumeur est fausse. Nous ne remplaçons pas les intervenants par des agents de sécurité. De plus, je tiens à préciser que les changements ne réduiront pas les services aux usagers.» Il a cependant confirmé le départ de onze intervenants.

Par ailleurs, monsieur Vigneault n’est pas étranger aux entreprises de sécurité. Selon sa page Linkedin, il a œuvré chez Garda à titre de Directeur du développement des affaires entre mars 2013 et octobre 2014.

Cette nouvelle survient alors que les organismes d’aide aux personnes itinérantes multiplient les signaux d’alarme depuis plusieurs mois au sujet de l’impact de la crise sanitaire. Récemment, avec la mise en place d’un couvre-feu, la situation s’est empirée pour les sans-abris, et il manque de place et de ressources dans les refuges qui leur viennent en aide. Cela a mené à la mort de l’un d’eux, Raphael André.


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