Photo : Erik Mclean / Unsplash

Passe-droit pour 10 gardiens de prison accusés pour la mort d’un Inuk

Des accusations ont été portées contre dix agents correctionnels d’une prison de St. John’s (Terre-Neuve-et-Labrador) en lien avec la mort d’un détenu inuk survenue l’an dernier. Malgré la gravité des accusations, les agents ont été remis en liberté en attendant leur procès.

Les faits se sont produits le 6 novembre 2019. Jonathan Henoche, un homme inuk de 33 ans venant du Labrador, était en détention à la prison Her Majesty’s Penitentiary en attendant son procès. Une altercation avec des gardiens de prison a mené à sa mort. Peu de temps après, la police a annoncé qu’elle faisait enquête sur l’événement, qu’elle considérait comme un homicide.

En tout, ce sont dix gardiens de prison qui sont visés par des accusations allant de la négligence criminelle à l’homicide. Toutefois, leur identité ne sera pas dévoilée avant que les accusations soient officiellement déposées au tribunal, d’ici le mois de février. Ils ont été arrêtés par la police avant d’être remis en liberté sous conditions. Ils n’ont pas eu à passer devant un juge pour obtenir leur remise en liberté.

Sur Twitter, un ancien avocat de Jonathan Henoche a affirmé voir dans ce traitement une marque de racisme systémique :

« En tant qu’autochtone, c’est difficile de ne pas voir cela à travers le prisme du racisme systémique. Un accusé autochtone a été blessé alors qu’il était détenu, et le système de justice a pris le temps de réviser et de porter des accusations, mais [les accusés] sont protégés. […] On leur offre des protections supplémentaires qui ne sont pas habituellement offertes. Combien d’accusés voient leurs audiences de remise en liberté ajournées pour des accusations d’homicide? Ou obtiennent que leurs noms ne soient pas divulgués dans les médias? »

Robert Hoskins, avocat


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