Photo : Wikimedia Commons

Le Groupe d’action contre le racisme « rate une bonne partie de sa cible »

Le Groupe d’action contre le racisme (GACR) du gouvernement québécois a déposé son rapport lundi après-midi. Les mesures qu’il propose pour contrer le racisme au Québec sont jugées insuffisantes par différents intervenants.

Le rapport du GACR, intitulé « Le racisme au Québec : tolérance zéro », contient 25 mesures qui doivent « produire des effets tangibles à court terme et à long terme dans divers secteurs, tels que l’emploi, la sécurité publique, le logement, l’éducation et la justice ». Le groupe, formé de sept députés, dont trois ministres, suggère notamment des campagnes d’information et de sensibilisation ainsi que des formations pour le personnel de la fonction publique et des forces policières. Les auteurs du rapport proposent également de mettre fin aux interpellations aléatoires par la police. Des mesures particulières sont aussi proposées pour contrer la discrimination des personnes autochtones.

Toutefois, le plan présenté est insuffisant aux yeux de plusieurs intervenants. La Ligue des droits et libertés (LDL) juge que l’effort est insuffisant pour mettre fin au racisme au Québec :

« C’est un exercice incomplet et qui manque de substance car il rate une bonne partie de sa cible en se concentrant sur des mesures à la pièce et en manquant de vision globale »

Alexandra Pierre, présidente de la Ligue des droits et libertés

De plus, la LDL juge que l’interdiction des interpellations aléatoires n’enrayera pas le problème du profilage racial par la police. De son côté, l’opposition à l’Assemblée nationale déplore qu’aucun budget n’ait encore été annoncé pour réaliser ce plan d’action et qu’aucune mesure de suivi ne soit définie dans le rapport. 

« On en apprend très peu sur les ressources et surtout, sur les mécanismes de suivi qui seront mis en place pour nous assurer que ces bonnes intentions vont vraiment se traduire en résultats concrets. […] Le gouvernement se donne cinq ans pour augmenter l’embauche des minorités visibles dans la fonction publique, mais ne propose ni cible intermédiaire, ni suivi annuel. Même chose avec le profilage racial »

Andrés Fontecilla, député solidaire de Laurier-Dorion


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