Photo : Maxim Hopman / Unsplash

Violence conjugale : des risques sous-estimés par la police qui ont mené à la mort

Le Comité d’examen des décès liés à la violence conjugale du Bureau du coroner a rendu un premier rapport lundi. Dans celui-ci, on note que l’identification de certains signes et une intervention en conséquence auraient permis de sauver les vies de femmes qui ont été assassinées.

Le Comité a concentré son étude sur dix cas de violence conjugale survenus ces dernières années et qui ont fait 19 victimes (incluant six enfants). Plusieurs points communs entre eux ont été identifiés : séparation récente, perte d’emprise de l’agresseur sur la victime, harcèlement, propos et comportements stéréotypés sont survenus chacun dans huit cas sur dix. De plus, la police avait été alertée dans neuf des dix cas, mais n’a pas pu prévenir les meurtres. D’autres facteurs en lien avec l’agresseur sont également jugés à risque, comme des antécédents de comportements violents, une forte consommation d’alcool ou de drogues et un état dépressif. De tels signaux doivent être reconnus et pris au sérieux, selon les auteurs du rapport, qui préconisent une approche préventive dès l’apparition des premiers signes de la violence conjugale :

« Pour la prévention, il est crucial de miser sur la reconnaissance de ces signes, particulièrement ceux les plus précoces. C’est en agissant le plus tôt possible pour neutraliser l’escalade du contrôle coercitif que l’on peut maximiser les chances d’éviter les pires conséquences de la violence conjugale »

Extrait du rapport du Comité d’Examen des décès liés à la violence conjugale

Le rapport, intitulé Agir ensemble pour sauver des vies, contient 28 recommandations préliminaires afin d’intervenir plus rapidement et de manière plus efficace. Éviter le travail en silo des différents intervenants pour privilégier la concertation est l’une des pistes privilégiées. Par ailleurs, on demande de mieux former ces intervenants – dont les forces policières – et d’agir au niveau de l’éducation des jeunes afin d’enrayer les conceptions qui soutiennent l’inégalité entre les sexes. Celles-ci sont en grande partie responsables du phénomène de violence conjugale. Enfin, le rapport propose que les outils d’intervention et de sensibilisation soient adaptés aux réalités des différentes communautés habitant au Québec.

Toute femme ayant des craintes en lien avec la violence conjugale peut rejoindre la ligne SOS violence conjugale 24 heures par jour, 7 jours par semaine au 1-800-363-9010


Vous aimez nos publications?
Suivez Majeur sur vos réseaux sociaux