Le socialisme d’État qu’ont connu l’URSS et les pays de l’Est avait certains avantages importants pour les femmes, notamment celui de leur permettre une vie sexuelle plus satisfaisante. En entrevue avec Majeur, Kristen Ghodsee, dont l’ouvrage qui porte sur cette question a récemment été traduit en français par Lux, affirme également que certains éléments de ces systèmes devraient nous inspirer et nous faire revoir la façon dont on pense la maternité et le travail des femmes.
Les recherches qu’a mené la professeure de l’université de Pennsylvanie pendant plus de 20 ans en Europe de l’Est l’ont conduit à cette hypothèse : sous le socialisme, les femmes avaient moins de rapports sexuels dans le but d’obtenir des bénéfices matériels (comme de l’argent, des biens, de la liberté ou de l’autonomie). Les importantes inégalités entre les hommes et les femmes sous le capitalisme font que ces dernières sont souvent obligées d’utiliser le sexe pour obtenir autre chose. « Je ne parle pas seulement du travail du sexe, je parle d’une série de situations dans la vie d’une femme où elle utilise le sexe pour compenser le fait qu’un homme a du pouvoir sur elle parce qu’ils ne sont pas égaux. Ces relations sexuelles sont beaucoup moins satisfaisantes que celles qu’on a lorsqu’on en a envie », précise Kristen Ghodsee.
L’auteure du livre reste très critique face aux régimes du socialisme d’État, mais elle souligne que nous avons quand même des leçons à en tirer, notamment à propos du travail et de la maternité.