Photo : Wikimedia Commons

Pas de casier judiciaire pour Éric Lapointe même s’il a violenté une femme

Éric Lapointe, un chanteur coupable de voies de fait contre une femme, obtient une absolution conditionnelle avec probation d’un an. Cela veut dire qu’il n’ira pas en prison et n’aura pas de casier judiciaire. Cette décision relance le débat sur l’impunité des vedettes pour les crimes commis envers des femmes.

Éric Lapointe avait d’abord plaidé non coupable aux accusations qui étaient portées contre lui à la suite d’actes de violence posés en 2019. Puis, il a changé d’avis. En plaidant coupable, le 7 octobre dernier, il espérait ne pas avoir de casier judiciaire. Le juge Steeve Larivière l’a exaucé. Pourtant, le vedette s’était rendue coupable de bris de condition en août dernier dans le cadre de la même affaire. Si, cette fois, il respecte les conditions de sa probation pendant un an, Éric Lapointe sera exempté de toute punition.

Pour Chantal Arseneault, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, cette impunité est lourde de sens. Dans un texte paru quelques jours avant le verdict, elle soutient qu’une absolution ne fait qu’alimenter la méfiance à l’endroit des institutions qui sont censées protéger le public. De plus, l’absolution envoie le message aux agresseurs qu’ils peuvent continuer :

« Ne risque-t-on pas de conclure que, même dans les cas où ils avouent leur culpabilité, ceux qui agressent les femmes peuvent le faire en toute impunité ? Un tel message contribuerait encore une fois à alimenter le cynisme. »

Chantal Arseneault, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale

Le traitement clément à l’endroit d’Éric Lapointe par le tribunal rappelle celui dont avait bénéficié une autre figure populaire. En 1999, l’ex-président de Juste pour rire, Gilbert Rozon, a reçu une absolution inconditionnelle au terme de son procès pour agression sexuelle. Le magnat de l’humour est en cours en ce moment pour une autre accusation de viol. Depuis 2017, de nombreuses vedettes du cinéma, de la télé, du show business et même de la politique ont été accusées d’agressions sexuelles et de harcèlement.


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