Photo : Miguel Aguilera / Unsplash

Changements climatiques : 85 000 emplois menacés par l’inaction du gouvernement

Le gouvernement du Québec n’atteindra pas ses cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) pour 2020 et cela menace plus de 85 000 emplois dans des secteurs polluants à moyen terme. À l’heure actuelle, le gouvernement n’a aucun plan pour protéger ces emplois.

Dans une brochure publiée jeudi, l’Institut de recherche et d’information socio-économique (IRIS) présente quels changements le Québec devra effectuer pour s’adapter à la crise climatique en cours tout en poursuivant l’objectif de réduire les inégalités sociales. 

Un des éléments essentiels est de protéger les emplois des secteurs qui devront inévitablement se transformer en profondeur, parce que trop polluants. Les 10 secteurs les plus polluants de l’économie québécoise regroupent plus de 85 000 emplois. Parmi eux, on note : la transformation des métaux, la fabrication de produits de viande et le transport aérien.

« Le gouvernement n’a pas de plan structurant pour amener le Québec à faire la transition vers un modèle économique plus sobre en carbone. La stratégie d’électrification des transports est nettement insuffisante, alors qu’il faudrait aussi aider les régions qui dépendent d’industries polluantes à diversifier leur économie et à la rendre plus soutenable sur le plan écologique. »

Julia Posca, chercheuse à l’IRIS

Pour effectuer cette transition sans mettre les emplois en péril, les chercheurs Julia Posca et Bertrand Schepper proposent une série de solutions. Investissements importants en infrastructure, nouvelles techniques de construction, requalification professionnelle, migration vers des énergies renouvelables : les pistes d’action sont nombreuses, mais les chercheurs insistent sur le fait que le gouvernement doit intervenir rapidement.

« L’exemple à ne pas imiter, c’est l’Alberta. Ils ont attendu trop longtemps pour convertir leur industrie pétrolière. Aujourd’hui, ils se retrouvent avec des surplus pétrolier, un important déficit et aucun projet économique clair. Le Québec doit à tout prix éviter cette impasse. »

Bertrand Schepper, chercheur à l’IRIS


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