Photo : Brian Yurasits / Unsplash

Le libre-échange pourrait empêcher Trudeau d’interdire le plastique

Bien qu’il ait annoncé son intention de bannir les pailles, ustensiles et sacs de plastique à partir de 2021, le gouvernement de Justin Trudeau pourrait devoir faire marche arrière. En effet, le nouvel accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) qu’il a lui-même signé permet à des entreprises fabriquant ces produits de poursuivre le gouvernement et de l’empêcher de protéger l’environnement.

À la fin septembre, une coalition d’entreprises américaines des secteurs de la chimie, des énergies fossiles, des emballages alimentaires et du transport ont écrit une lettre à la ministre fédérale du commerce Mary Ng. Elles prétendent que l’interdiction des plastiques à usage unique irait à l’encontre de l’ACEUM.

L’accord de libre-échange entre les trois pays nord-américains est entré en vigueur le 1er juillet dernier et a été présenté comme une victoire par le gouvernement Trudeau. Il contient de nombreuses règles qui empêchent les gouvernements de légiférer comme ils veulent dans différents domaines, comme les tarifs d’importation. L’interdiction du plastique est présentée par les entreprises qui veulent poursuivre le gouvernement comme une « barrière non tarifaire » qui empêche la libre circulation des marchandises. Le même groupe d’entreprises fait actuellement pression pour que le traité commercial entre les États-Unis et le Kenya permette d’annuler la loi passée dans le pays africain en 2017 qui bannit les sacs de plastique. 

Dans sa lettre, la coalition d’entreprises affirme que le projet d’interdire les plastiques à usage unique viendrait même nuire aux efforts de protection de l’environnement. Elle affirme que cette interdiction ne repose pas sur des preuves scientifiques suffisantes. Pourtant, le problème de la pollution par le plastique est bien connu et prouvé, et l’ONU incite les pays à adopter de telles mesures.


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