Photo : Wikimedia Commons

Profilage racial : la ville de Montréal poursuivie pour 4 millions $

Après avoir été injustement arrêtés, puis acquittés des charges déposées contre eux, deux jeunes Québécois d’origine africaine poursuivent la Ville de Montréal pour 4 millions de dollars. La force employée par les policiers lors de l’intervention a laissé des séquelles durables qui les empêche de travailler.

Les faits remontent à la nuit du 18 octobre 2015. Une interpellation injustifiée de Van Emmanuel Lezoka et de Michael Nelson Muzaula par des agents du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) tourne au vinaigre. Les officiers demandent aux deux jeunes de s’identifier. Ceux-ci exigent de savoir pour quelle raison ils sont interpellés. S’ensuit une arrestation musclée où les agents du SPVM emploient la force, ce qui a laissé des séquelles physiques et psychologiques : commotions cérébrales, hématomes, stress post-traumatique, dépression, etc.

M. Lezoka a reçu une contravention pour avoir sali le domaine public, alors que M. Muzaula a été accusé de voies de fait et d’entrave au travail des policiers.  Deux ans plus tard, MM. Muzaula et Lezoka sont acquittés par la Cour municipale, qui juge l’arrestation « illégale et arbitraire », en contradiction avec leurs droits fondamentaux. Malgré ce jugement favorable, les deux hommes sont incapables d’exercer un emploi et d’avoir une vie sociale comme avant à cause de leurs séquelles. Expertise médicale à l’appui, ils ont donc décidé de poursuivre la ville de Montréal.

Le SPVM a déjà reconnu que ses policiers effectuaient du profilage racial Un rapport de 2019 démontre qu’il existe des biais ethniques dans les interpellations effectuées par les policiers montréalais : les Noirs et les Montréalais d’origine arabe sont bien plus à risque que la moyenne d’être abordés par des agents de police. Cet été, le chef de police Sylvain Caron a reconnu « le caractère systémique du racisme ».


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