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Gel des salaires en 2020-2021 : premier pas vers une crise post-covid ?

Plus d’un tiers des entreprises ont gelé les salaires de leurs employés en 2020 en raison de l’instabilité financière et plusieurs entreprises comptent continuer cela en 2021. Selon l’économiste Raphaël Langevin, ce gel salarial participe à maintenir l’économie en crise.

Selon le Conseil du patronat du Québec, «un nombre d’employeurs beaucoup plus important que d’habitude prévoit un gel de leurs salaires.» La moyenne des augmentations salariales pour 2021 se situe pour l’instant à 2,1% au Québec. C’est le strict minimum pour maintenir le pouvoir d’achat en temps normal, mais cela pourrait être insuffisant, notamment en raison de la forte augmentation des prix dans l’alimentation, qui se situe entre 4% et 7%.

Parmi les secteurs où les augmentations seront les plus faibles (ou nulles), on compte l’éducation, les soins de santé et l’assistance sociale. Les conventions collectives de la fonction publique québécoise sont échues depuis le mois de mars. Les négociations pour les renouveler ont commencé il y a plus d’un an. Toutefois, les offres du gouvernement se situent en-dessous de 2% par année pour la majorité des employés.

L’économiste Raphaël Langevin, chercheur à l’Institut de recherche et d’information socioéconomique (IRIS) considère que ces gel salariaux sont des mauvaises nouvelles non seulement pour les employés concernés, mais aussi pour l’économie au complet:

« Il est insensé d’utiliser la crise comme prétexte pour maintenir une pression à la baisse sur les salaires. En plus d’une crise sanitaire, voulons-nous couvrir le tout d’une crise économique aggravée par la stagnation du pouvoir d’achat de la classe moyenne québécoise? »

Raphaël Langevin, économiste à l’IRIS


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