Photo : Assemblée nationale du Québec

Legault savait dès 2002 que les CHSLD étaient en crise et n’a rien fait

Un rapport du Vérificateur général présenté à François Legault alors qu’il était ministre péquiste de la santé sonnait déjà l’alarme au sujet de la situation critique dans les CHSLD. Pourtant, il n’a pas dépensé les sommes nécessaires à l’époque pour régler le problème.

En entrevue au réseau LCN, le leader parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a rappelé l’existence de ce rapport. Déposé au printemps 2002, il faisait suite à deux autres, l’un de la Commission des droits de la personne et l’autre du Vérificateur général, qui relevaient les mêmes problèmes pour la qualité des soins dans les CHSLD. On s’inquiétait particulièrement de la situation dans les CHSLD privés, où il n’y avait pas de contrôles suffisants pour assurer le bien-être des patients:

« Nous avons constaté que les contrôles exercés par le ministère et par les régies régionales n’assurent pas que les permis sont émis à des résidences respectant les conditions requises. Une fois le permis obtenu, les contrôles sont variables et parfois inexistants. »

Rapport du vérificateur général, 2001-2002

Questionné à l’Assemblée nationale à ce sujet, François Legault avait déclaré qu’il y avait un problème de ressources financières qui était hors de son contrôle :

« C’est urgent de le faire, mais l’argent est à Ottawa. »

François Legault, ministre d’état à la santé, 5 juin 2002

Pourtant, l’année précédente, son gouvernement s’était privé de ressources financières importantes en baissant les impôts d’environ 1,5 milliards $. 

La situation tristement célèbre du CHSLD privé Herron, le printemps dernier, correspond au même genre de problème qui était identifié en 2002. Des patients sont morts de faim et de déshydratation, sans que l’on ait changé leurs couches pendant plusieurs jours. Bien que la pandémie ait donné lieu à une crise, les problèmes de contrôle de la qualité existaient depuis bien longtemps dans cet établissement et dans d’autres. 

La Protectrice du citoyen, dans son plus récent rapport, souligne d’ailleurs qu’elle émet des recommandations depuis plusieurs années mais que celles-ci sont laissées de côté « dans l’indifférence générale ». 


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