Photo : Lucas van Oort / Unsplash

Port de Montréal: les patrons abandonnent les négociations et misent sur la loi spéciale

L’Association des employeurs maritimes (AEM) abandonne les négociations avec les débardeurs du Port de Montréal, qui sont sans convention collective depuis 2018. L’annonce est survenue le jour même du dépôt d’une loi spéciale visant à forcer le retour au travail des débardeurs par le gouvernement libéral de Justin Trudeau.  

Deux jours après le déclenchement d’une grève générale illimitée des débardeurs du Port de Montréal, l’AEM quitte la table de négociation. Michel Murray, conseiller syndical et négociateur pour le local 375 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les débardeurs, affirme que l’AEM préfère miser sur l’imposition d’une loi spéciale plutôt que sur les négociations afin de régler le conflit de travail. 

Les débardeurs sont en effet sans convention collective depuis 2018. Une offre avait été rejetée en mars dernier et le conflit a continué de s’envenimer. Les moyens de pression et tactiques de l’AEM, comme des changements d’horaire fréquents, un refus de négocier ainsi que des menaces de lock-out, ont poussé le syndicat à déclencher une grève générale illimitée en début de semaine. Les travailleurs, qui doivent présentement être disponibles pour rentrer au travail 19 jours sur 21, réclament notamment des horaires de travail moins chargés ainsi qu’un retour à la table de négociation.

Le projet de loi C-29, déposé par la ministre fédérale du Travail Filomena Tassi, obligerait les débardeurs à retourner au travail. Selon elle, la mesure est nécessaire pour assurer l’approvisionnement en matériel médical. Il s’agit du même argument mis de l’avant par Pierre Fitzgibbon et François Legault, qui ont tous deux appelé Justin Trudeau à imposer une loi spéciale. Pourtant, la porte-parole du SCFP, Lisa Djevahirdjian, a affirmé au Journal de Montréal que cet argument ne tient pas la route puisque le syndicat s’est engagé à maintenir les services essentiels, qui incluent le traitement du matériel médical. 

Le Parti conservateur a annoncé vouloir appuyer la loi spéciale, alors que le Nouveau parti démocratique, le Bloc québécois et le Parti vert ont tous refusé de le faire. 


Vous aimez nos publications?
Suivez Majeur sur vos réseaux sociaux