Selon une étude européenne, la plus grande part de la population s’oppose fermement aux partis de droite dure, qui constituent une menace pour les droits des minorités et pour la démocratie. La forte mobilisation des partisans de la droite radicale pourrait néanmoins favoriser l’accession au pouvoir de partis autoritaires un peu partout dans le monde.
La majorité de la population éprouve de l’hostilité envers la droite radicale, montre une récente étude, qui s’est penchée sur la situation dans les démocraties d’Europe de l’Ouest. Parmi les personnes interrogées, 53% ont manifesté une opposition ferme aux partis de droite populiste, déclarant qu’ils refuseraient catégoriquement de voter pour eux lors d’une élection.
Les partis d’extrême droite se définissent par leurs penchants autoritaires et leur refus de respecter les droits des minorités. Ils sont particulièrement intolérants envers l’immigration. Ils s’opposent aussi aux institutions qui offrent plus de libertés civiles et de droits démocratiques.
À l’inverse, les adversaires de l’extrême droite seraient des « citoyens critiques », qui « sont en faveur de la démocratie, même s’ils sont déçus par son fonctionnement » actuel.
Malgré tout, les partisans de la droite dure représentent pas moins de 10% des répondants. Il s’agit d’un important pourcentage, mais la forte opposition populaire aux partis de droite radicale limite leurs chances de prendre le pouvoir.
Ce qui pose un risque, toutefois, c’est le fait que les partisans de l’extrême droite sont plus mobilisés que ceux qui s’y opposent. Seule une mobilisation plus importante permettrait de bloquer l’avancée des tendances autoritaires et xénophobes, analysent les auteurs de l’étude.
Le principal danger est celui de l’élection de justesse de gouvernements de droite dure, qui utilisent ensuite leur pouvoir pour imposer graduellement un régime de plus en plus autoritaire. Cette menace est bien réelle en Espagne avec la montée de Vox, ou encore en France avec la montée du Front national de Marine Le Pen. Mais il s’agit aussi d’un phénomène mondial, incarné notamment par Donald Trump aux États-Unis, ou Jair Bolsonaro au Brésil.