Malgré les critiques adressées au projet de loi 59, le ministre du Travail Jean Boulet va de l’avant avec des mesures qui auront des répercussions importantes sur les travailleurs du secteur minier. La prévention et l’indemnisation seront restreintes, mais les employeurs pourront faire des économies en plus de se voir octroyer davantage de pouvoir.
Même après avoir dû déposer des dizaines d’amendements à sa réforme en santé et sécurité, vu les nombreuses critiques à son encontre, le ministre Boulet maintient plusieurs mesures défavorables aux travailleurs de l’industrie minière. Ceux-ci s’en inquiètent, étant particulièrement à risque de souffrir d’accidents ou de maladies professionnelles.
La retrait de pouvoirs aux comités paritaires de santé et sécurité constitue une menace pour les travailleurs, dont le sort se retrouvera entre les mains des employeurs. En effet, ces comités paritaires, où les travailleurs ont une voix aux côtés des patrons, n’auront plus leur mot à dire sur les programmes de prévention.
Qui plus est, une entreprise opérant plusieurs établissements ne sera plus obligée de former un comité et de nommer un représentant en prévention pour chacune de ses installations. Cela risque de « diluer la prévention », selon les travailleurs.
Le projet de loi du ministre Boulet réduira aussi fortement l’accès à l’indemnisation et aux soins en cas d’accident, ce qui avait déjà soulevé l’inquiétude de l’Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades. Les critères en matière de surdité ou encore d’exposition au plomb seront resserrés de manière importante, privant de ressources des travailleurs miniers souffrant des conséquences de leur emploi.
Des organisations syndicales de l’Abitibi, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec ont pris la parole mardi pour dénoncer la réforme.
L’étude du projet de loi 59 est toujours en cours et d’autres amendements pourraient être apportés. Malgré tout, les organisations de défense des travailleurs déplorent le fait que la réforme constitue un recul général en matière de santé et sécurité, visant à réduire les coûts pour l’État et pour les employeurs, et non à protéger ceux qui sont à risque.