Photo : James Coleman / Unsplash

Indignation générale contre les évêques canadiens qui s’attaquent à la vaccination et à l’avortement

Au nom de la morale pro-vie, les évêques canadiens ont appelé les croyants à éviter certains vaccins contre la COVID-19, suscitant l’indignation de nombreux citoyens et politiciens, et un malaise au sein de l’Église catholique. La prise de position des évêques s’inscrit dans un virage à droite entamé depuis quelques années.

La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) s’est attiré des critiques de toutes parts après avoir incité les croyants à éviter autant que possible les vaccins de Johnson & Johnson et d’AstraZeneca, affirmant qu’ils étaient « dérivés de l’avortement ».

Plus tôt aujourd’hui, la CECC a affirmé que sa position a été mal interprétée et que son objectif n’était pas de décourager les gens de se faire vacciner. Elle maintient toutefois qu’il y a un choix moral à faire entre les différents vaccins.

Dans les faits, le développement de ces vaccins implique de recourir à des cellules cultivées en laboratoire, à partir d’une première cellule prélevée sur un embryon il y a plus de 30 ans : le processus, très courant, ne nécessite donc absolument pas de recourir à des avortements.

La sortie de la CECC a rapidement soulevé l’indignation de nombreuses personnes et organisations. Sur les réseaux sociaux, les internautes, dont plusieurs croyants, étaient nombreux à afficher leur incompréhension ou à carrément ridiculiser la position des évêques canadiens. À l’Assemblée nationale du Québec, la plupart des partis ont vertement dénoncé une intervention jugée trompeuse et dangereuse pour le bon déroulement de la campagne de vaccination.

« Voilà la position la plus irresponsable et non fondée que j’aurai vue, peu importe le sujet! »

Gaétan Barrette, député du Parti libéral du Québec

Seul le chef du Parti Québécois (PQ) a refusé de dénoncer l’intervention de la CECC.

Comme le PQ, l’Assemblée des évêques catholiques du Québec n’a pas voulu commenter la situation. Mais la prise de position de l’organisation canadienne crée des tensions au sein même de l’Église : l’archevêque de Montréal a avoué, en entrevue à TVA, que l’intervention de la CECC était mal informée et « pas appropriée ».

La déclaration de la CECC s’inspire d’une position défendue par des évêques américains. Sous l’influence de ces derniers, notamment, les évêques canadiens ont eu tendance dans les dernières années à défendre des positions de plus en plus conservatrices et pro-vie. La CECC a été impliquée plus récemment dans la décision de Développement et Paix, une organisation de coopération internationale affiliée à l’Église catholique canadienne, de retirer son soutien financier à des organismes favorables à l’avortement.


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