Photo : Taylor Wilcox / Unsplash

Tests de CO2 faussés : une injonction est déposée pour forcer le gouvernement à refaire l’étude

La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) demande à la Cour supérieure de forcer le gouvernement à refaire son étude sur la qualité de l’air dans les classes pour cause de méthodologie fautive. Selon des critiques, le gouvernement serait plus soucieux de dresser un portrait favorable que de protéger les enfants et le personnel enseignant.

La FAE a déposé une demande d’injonction à la Cour supérieure du Québec afin d’obliger le gouvernement à faire une nouvelle étude sur la qualité de l’air dans les classes. Selon un rapport de la firme d’experts EXP mandaté par la FAE, la méthodologie employée dans l’étude originale est fautive et ne permet pas d’obtenir des résultats qui reflètent les conditions réelles dans les classes. 

Le rapport de la firme EXP rapporte deux problèmes importants dans l’étude du ministère de l’Éducation. Premièrement, la concentration moyenne de CO2 dans les classes repose sur trois mesures, dont l’une prise avant l’arrivée des élèves. Cette manière de procéder a pour effet de faire baisser la concentration moyenne de manière artificielle. De plus, les personnes qui réalisent les tests ne disposent pas d’indications claires sur comment réaliser l’échantillonnage dans les classes. Il n’est pas précisé ni où prendre les mesures, ni à quelle hauteur, ni pendant combien de temps. Résultat, les mesures prises sont peu fiables, ce qui mine davantage la crédibilité du rapport gouvernemental. La concentration réelle de CO2 dans les classes est donc fort probablement plus élevée que ne le rapporte le gouvernement.

Plusieurs enseignantes avaient également témoigné en février dernier de consignes spéciales diffusées par des directions d’école afin d’éviter un « échec » aux tests de la qualité de l’air. Elles faisaient entre autres état de tests effectués sans élèves ou avec les fenêtres grandes ouvertes, ce qui n’était pas représentatif des conditions normales d’enseignement. 

Pour sa part, la députée de Québec solidaire et responsable de l’Éducation Christine Labrie affirme que la ministre de l’Éducation Jean-François Roberge « s’obstine à vouloir démontrer que tout va bien au lieu de se donner les moyens d’avoir un portrait clair de la situation. » Les risques d’un système de ventilation désuet dans la propagation de la COVID-19 par voie aérienne étaient connus par le gouvernement avant la rentrée scolaire en septembre, mais il a été lent à réagir.   


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