Photo : Pxhere

L’OMS dénonce les pays riches qui s’accaparent les vaccins destinés aux pays défavorisés

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, accuse des pays riches de s’approprier des doses destinées à des pays moins fortunés. Selon lui, la pratique mine le dispositif de distribution COVAX et retarde la livraison de vaccins dans les pays qui n’ont pas les moyens de les acheter. 

Le directeur général de l’OMS accuse les pays riches de contourner le programme COVAX en tentant d’acheter directement des vaccins aux fabricants. Cette pratique réduit le nombre de doses disponibles pour le programme, qui doit permettre entre autres à 92 pays à faible ou moyen revenu de recevoir des doses. La livraison des premières doses a d’ailleurs déjà été repoussée dans certains pays à cause de la pénurie engendrée par l’empressement des pays riches à se procurer des doses supplémentaires.

M. Tedros ajoute que simplement donner plus d’argent à COVAX, comme se sont engagés à le faire les États-Unis, l’Allemagne, et l’Union Européenne, n’est pas la solution. 

« Avoir l’argent ne veut rien dire, si vous ne pouvez pas l’utiliser pour acheter des vaccins », a-t-il dit. « Nous pouvons seulement livrer des vaccins aux pays membres de COVAX si les pays riches coopèrent en respectant les contrats passés par COVAX. »

Tedros Adhanom Ghebreyesus en conférence de presse 

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier, lui aussi présent à la conférence de presse, ajoute que la vaccination des pays démunis est dans l’intérêt mondial. Concentrer les efforts de vaccination dans certains pays au détriment d’autres pourrait entraîner le développement de davantage de variants, potentiellement plus dangereux et résistants aux vaccins.

L’OMS exprimait en janvier dernier sa crainte que les ententes entre des pays riches et les fabricants de vaccins mettent l’approvisionnement de COVAX en danger. Plusieurs solutions au manque de vaccins ont d’ailleurs été avancées, comme la suspension temporaire de la propriété intellectuelle sur les vaccins pour en accélérer la production, mais l’industrie pharmaceutique et plusieurs pays, dont le Canada, y restent durement opposés pour une question de profitabilité.    


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