La justice allemande a déposé des accusations contre une femme ayant contribué aux activités d’un camp de concentration nazi durant la Seconde Guerre mondiale. L’Allemagne prend plus au sérieux que jamais la sanction de ces crimes, alors même que l’extrême droite connaît un regain partout dans le monde.
Une femme de plus de 90 ans, dont l’identité n’a pas été révélée, risque un procès après avoir été formellement mise en accusation par la justice allemande. On lui reproche d’avoir « apporté son aide aux responsables du massacre systématique de prisonniers juifs, de partisans polonais et de prisonniers de guerre soviétiques russes », lorsqu’elle était secrétaire du chef du camp de Stutthof, instauré en Pologne par les nazis.
Elle reconnaît elle-même avoir travaillé pour ce camp, entre 1943 et 1945, même si elle dit n’avoir compris qu’après la guerre l’ampleur des massacres. Toutefois, c’est elle qui tapait à la machine tous les documents administratifs du camp, comme les actes d’exécution. Selon les procureurs, elle a joué un rôle clé dans le fonctionnement du camp.
L’Allemagne a récemment élargi ses efforts pour sévir contre les ex-nazis, intentant des procès non seulement contre les officiers SS, mais aussi contre des gardiens de camp et des employés de bureau.
Cela intervient dans un contexte mondial de montée de l’extrême droite : le racisme et les théories du complot nourrissent toujours plus de mouvements violents. L’Allemagne fait face à une hausse alarmante des crimes d’extrême droite depuis quelques années. Le Canada n’est pas épargné : cette semaine, de nouveaux groupements de néo-nazis et de néo-fascistes ont été désignés comme terroristes. On compte parmi eux les Proud Boys, une organisation suprémaciste blanche impliquée dans l’assaut du Capitole américain.