Le couvre-feu imposé à la population depuis le 9 janvier par le gouvernement Legault est critiqué depuis le début parce qu’il pourrait alourdir le fardeau des sans-abris. Le premier ministre refuse d’accorder une exemption à ceux-ci parce qu’il croit que certaines personnes pourraient se faire passer pour des sans-abris afin de contourner la mesure.
Contrairement à ce que réclamaient les partis d’opposition et de nombreux organismes, le premier ministre François Legault a refusé d’adapter les règles du couvre-feu pour exempter les sans-abris de l’obligation de se trouver à l’intérieur entre 20h et 5h. Selon lui, cela inciterait des gens à contourner les règles :
« Si on mettait dans le règlement le fait qu’un itinérant ne peut pas recevoir de contravention, n’importe qui pourrait dire qu’il est itinérant. »
François Legault, premier ministre du Québec
Les mots du premier ministre ont fait sursauter l’opposition à Québec, qui voit là un grand manque d’empathie pour les personnes les moins fortunées de la société. La cheffe parlementaire de Québec solidaire, Manon Massé, croit que c’est un signe de la « déconnexion » entre le gouvernement et « la réalité de la rue ». De son côté, la député Véronique Hivon du Parti québécois soutient une pétition citoyenne qui demande d’adapter le couvre-feu pour protéger les personnes itinérantes.
La pression se fait plus grande sur le premier ministre depuis la mort de Raphael André, un sans-abri autochtone. Celui-ci avait été forcé de quitter un centre d’aide fermé le soir par une décision du gouvernement et s’était réfugié dans une toilette chimique pour ne pas être interpellé par la police. Il est mort de froid au courant de la nuit. Cette nouvelle a fait réagir toute la classe politique, dont la mairesse de Montréal Valérie Plante. Celle-ci considère cela comme un symptôme du désinvestissement des gouvernements dans la construction de logements sociaux.