Photo : Camylla Battani / Unsplash

Les patrons veulent cesser de financer le retrait préventif des femmes enceintes

Le gouvernement est en période de consultation pour son projet de loi visant à réformer le régime de santé et sécurité au travail. Dans sa présentation à ce sujet, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a demandé le retrait du Programme de maternité sans danger.

Mardi, lors des audiences en commission parlementaire au sujet du projet de loi 59, le président du Conseil du patronat, Yves-Thomas Dorval a demandé que le Programme maternité sans danger soit retiré du régime d’indemnisation. Ce programme consiste à retirer une femme enceinte de son poste si l’employeur a été incapable d’éliminer une source de danger pour la grossesse dans le cadre de ses fonctions. Selon le CPQ, ce sont les travailleurs, par le biais de l’assurance-emploi, qui devraient financer ce programme.

Le député solidaire Alexandre Leduc a vivement réagi à cette demande du patronat. Selon lui, les employeurs doivent porter la responsabilité d’offrir un environnement de travail sécuritaire pour les femmes enceintes.

Il s’agit de la deuxième demande de la part du CPQ visant à diminuer le soutien aux nouveaux parents. En septembre, l’organisme avait demandé de réduire leur part de financement au Régime québécois d’assurance parentale.

Dans sa présentation, le CPQ a aussi demandé que la santé publique soit moins présente dans les milieux de travail. L’organisme juge que les employeurs sont mieux placés pour prendre des décisions concernant la santé au travail que les spécialistes de la santé publique et les médecins. Il juge également que ce doit être le gestionnaire du régime d’indemnisation, et non le médecin, qui décide du retour au travail d’un employé malade ou blessé. Selon lui, les gestionnaires sont aussi mieux outillés pour déterminer les tâches d’un employé en retour progressif au travail.

Chaque année, près de 90 000 Québécois sont victimes d’accidents de travail. En 2019, 190 en sont morts. Annuellement, environ 2,2 milliards $ sont versés en primes par la CNESST à ceux qui ont été victimes de blessures ou maladies professionnelles.


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