Photo : Ciment McInnis

Vente de la cimenterie de Port-Daniel : le Québec perd au moins 472 millions $

La compagnie Ciment McInnis, qui possède la cimenterie de Port-Daniel–Gascons, a été achetée par le groupe brésilien Votorantim Cimentos. L’État québécois, qui a largement financé l’usine gaspésienne, a vu ses investissements réduits en poussière.

La rumeur de la vente de Ciment McInnis à des intérêts étrangers courait depuis la fin de l’été en raison des problèmes de profitabilité de l’entreprise. Votorantim Cimentos en fait l’acquisition pour l’intégrer à sa filiale St. Marys Cement. Elle détiendra 83% des parts, rachetées essentiellement de la famille Beaudoin-Bombardier, alors que les 17% restants demeurent entre les mains de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).

On ne connaît pas encore les détails de la transaction, mais les indications disponibles pour le moment laissent croire que les 472 millions $ qui ont été injectés dans le projet par Investissement Québec ne seront jamais récupérés. De plus, aucune mise à jour de la valeur des parts de la CDPQ n’a été dévoilée. Celle-ci a pourtant investi 500 millions $ dans le projet depuis ses débuts. Au total, c’est donc près d’un milliard $ qui ont été investis dans la cimenterie par les différents bras de l’État québécois sans que l’on sache si quoi que ce soit pourra être récupéré.

Ce projet, lancé en 2014 par le gouvernement de Pauline Marois et appuyé par son successeur Philippe Couillard, n’aura jamais été rentable. Pourtant, il a bénéficié de nombreuses exemptions et privilèges, comme de ne pas être soumis au marché du carbone pendant ses premières années d’existence même s’il s’agit du plus grand émetteur de gaz à effet de serre du Québec. De plus, l’usine a été la source de nuisances pour la population des environs, par exemple en provoquant des pluies de poussière en août dernier sans le signaler aux autorités. Malgré cela, le chef parlementaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, qui faisait partie du conseil des ministres du gouvernement Marois, maintient que c’était un bon projet.


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