Photo : PxHere

Démissions massives dans les garderies du Québec

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, des centaines d’éducatrices ont quitté leur emploi. La pression accrue en raison des normes sanitaires, l’épuisement ainsi que les faibles salaires poussent celles-ci vers la sortie.

La Covid-19 a été la goutte qui a fait déborder le vase pour de nombreuses employées de garderie du Québec. Les normes sanitaires, qui incluent notamment le nettoyage des jouets plusieurs fois par jour, sont venues s’ajouter à des conditions de travail déjà difficiles et peu valorisantes. Ainsi, chaque CPE a connu en moyenne un ou deux départs d’employés, mais le problème touche tous les types d’établissements destinés à la petite enfance.

Certains départs sont dus à la retraite préventive de certaines employées plus âgées qui sont plus à risque de développer des symptômes graves si elles attrapent la Covid-19. Par ailleurs, certaines éducatrices provenant d’autres pays sont retournées auprès de leur famille ces derniers mois, alors que d’autres ne peuvent rentrer au Canada en raison de la fermeture des frontières.

En plus des conditions difficiles, les employées quittent en raison de la faiblesse des salaires et de la dévalorisation de la profession qui en résulte. Elles préfèrent changer de carrière pour avoir de meilleures conditions et un revenu plus avantageux. Cela crée un cercle vicieux : les départs accentuent la pression sur les éducatrices restantes, qui voient leurs demandes de congé refusées et qui doivent en plus combler les manques créés par les départs. Et cela mène à plus de démissions.

Selon un directeur de garderie de Montréal interrogé par Radio-Canada, le gouvernement sous-estime la gravité de la situation. Bien qu’il ait lancé une campagne de recrutement sur internet comme il l’avait fait pour le système de santé et celui d’éducation, rien n’a été annoncé pour remédier aux causes des départs des éducatrices. Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, n’a pas fait d’annonce au sujet des salaires et des conditions de travail, prétextant que « des négociations sont en cours ».

Les difficultés connues par les garderies sont semblables à celles du réseau de la santé : de mauvaises conditions de travail qui créent une pénurie de main-d’œuvre, ce qui vient empirer les conditions de travail. Dans certains cas, cela a même mené à l’interruption de services, voire à la fermeture d’unités de soin dans certains hôpitaux.


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