Vanté comme un projet qui aura un impact environnemental positif, le Réseau express métropolitain (REM) n’a toutefois pas une feuille de route impeccable. Le consortium chargé de sa construction a décidé d’envoyer des matériaux contaminés en Ontario pour sauver de l’argent.
Selon des informations obtenues par La Presse, ce sont 600 tonnes de matériaux contaminés que NouvLR, le consortium chargé de la construction du REM, a décidé de faire enfouir en Ontario. Ces matériaux, excavés lors des travaux d’aménagement de la gare centrale de Montréal et considérés comme des matières dangereuses, auraient coûté plus cher à traiter au Québec. En effet, les normes environnementales de la province auraient exigé qu’ils soient décontaminés avant d’être mis en terre.
En plus de ne pas être neutralisées, ces matières seront envoyées à Sarnia, à 800 kilomètres de Montréal, pour être enterrées. Le consortium affirme avoir respecté les normes actuelles et avoir validé son choix auprès du ministère de l’Environnement du Québec. Toutefois, il existe une entreprise du Saguenay–Lac-St-Jean spécialisée dans le traitement de ce genre de produits qui aurait pu s’en occuper.
Depuis son annonce en 2016, le REM a été remis en question à de nombreuses reprises en raison des bénéfices très limités qu’il apporterait au plan environnemental. Certains vont même jusqu’à affirmer qu’il est mauvais pour l’environnement en raison de son son tracé, qui menace des espaces naturels, de la grande quantité de béton nécessaire à sa construction et du fait qu’il favorisera l’étalement urbain. Récemment, le projet a aussi connu des ennuis en raison du désengagement du gouvernement du Québec du financement de la station prévue à l’aéroport Montréal-Trudeau.