Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les problèmes de santé mentale se multiplient dans la population, mais le gouvernement nie qu’il y a une crise et réfère la population à des trousses d’autosoin sur Internet. Au même moment, on apprend que plusieurs patients de l’Institut de santé mentale du Québec atteints de la Covid ont été laissés sans soins de base, faute de personnel.
Selon le ministre délégué à la Santé et aux services sociaux Lionel Carmant, « il n’y a pas de crise actuellement » en santé mentale. Au lieu d’offrir des soins en santé mentale à la population, le ministre Carmant renvoie plutôt à des trousses d’autosoin disponibles sur Internet. À l’inverse, une coalition de psychologues, Québec solidaire et le Parti libéral défendent que les services psychologiques devraient être intégrés au système de santé public.
Un récent sondage indique qu’environ un Québécois sur cinq a des symptômes de trouble anxieux ou de dépression, alors que les psychologues observent une forte hausse des cas de détresse par rapport à la période pré-pandémie. De même, au début du mois 70% des enseignantes des niveaux primaire et secondaire affirmaient avoir vu leur santé mentale décliner depuis la rentrée. Du côté des cégeps, les professeurs craignent une vague de congés de maladie et demandent un allègement de leur tâche pour la prochaine session.
Pendant ce temps, du côté des soins aux personnes atteintes de problèmes de santé mentale, les problèmes s’accumulent. À l’Institut de santé mentale du Québec, des médecins ont sonné l’alarme : plusieurs patients sont atteints de Covid-19, l’équipement et les mesures de protection pour les soignants est inadéquat, plusieurs membres du personnel ont été infectés et plusieurs patients n’ont pas reçu de soins de base à différents moments au cours du dernier mois. On craint une crise similaire à celles qu’ont connues de nombreux CHSLD le printemps dernier.