Si la plupart des ligues sportives ont réussi à s’adapter tant bien que mal au contexte actuel malgré les pertes de revenus, l’avenir du hockey féminin, lui, est incertain. La pandémie viendra-t-elle couper l’élan de la Professional Women’s Hockey Players Association (PWHPA)?
En 2019, à la suite de la dissolution de la Ligue canadienne de hockey féminin, plus de 200 joueuses ont formé la PWHPA pour revendiquer des salaires décents et des ressources adéquates pour le développement du hockey professionnel féminin. Leur objectif à moyen terme est de créer une ligue pérenne qui leur permettrait de pouvoir vivre de leur pratique sportive au même titre que les athlètes masculins.
« Nous avons la chance d’être les ambassadrices de ce sport incroyable et il est de notre responsabilité de veiller à ce que la prochaine génération de joueuses dispose de plus d’opportunités que nous n’en avions à nos débuts », affirmait la médaillée olympique Kendall Coyne Schofield à la création de la PWHPA.
« Il est temps d’unir nos forces et de créer une ligue viable qui nous permettra de bénéficier des résultats de notre travail acharné ».
Kendall coyne schofield, joueuse américaine de hockey
Les membres de la PWHPA veulent une ligue professionnelle qui fournira des ressources financières et des infrastructures aux joueuses; protégera et soutiendra leurs droits et leurs talents; fournira une assurance maladie et des soins de santé; et qui travaillera avec des entreprises, des leaders en affaires et des professionnels du sport du monde entier qui ont déjà exprimé leur soutien au hockey féminin.
Bien que la Ligue nationale de hockey féminin (NWHL) constitue une option à l’heure actuelle pour les hockeyeuses, les membres de la PWHPA désapprouvent son fonctionnement et sa vision pour le développement du hockey féminin. Les efforts de la PWHPA pèsent fort sur la NWHL. Ces tensions entre les deux organisations placent les athlètes dans une position difficile, mais plusieurs, comme Kristen Richards qui avait l’opportunité de rejoindre la NWHL, choisissent de boycotter la ligue tant que les ressources n’y seront pas :
« J’en suis venu à accepter qu’il y a plus pour notre sport. Je pense que ce pour quoi la PWHPA se bat est davantage ma vision de ce qu’est le professionnalisme. »
Kristen Richards, joueuse canadienne de hockey professionnel, en entrevue avec la Presse canadienne
La PWHPA peut compter à l’heure actuelle sur l’appui des Maple Leafs, des New York Rangers ainsi que des Chicago Blackhawks pour concrétiser leur projet. Pour Jayna Hefford, ancienne joueuse de l’équipe nationale canadienne, la LNH a un rôle à jouer dans le développement du hockey professionnel féminin. Elle voit donc ces partenariats comme un pas dans la bonne direction.