La police distribue des contraventions aux grévistes d’ArcelorMittal, les empêchant de maintenir un piquet de grève de nuit à cause du couvre-feu. La règle ne semble toutefois pas s’appliquer aux nombreux agents de sécurité engagés par la compagnie pour surveiller les grévistes.
Sous prétexte qu’ils enfreignent le couvre-feu, la santé publique a distribué plusieurs contraventions aux grévistes faisant du piquetage devant les installations d’ArcelorMittal dans la nuit du 12 au 13 mai. Neuf amendes ont été données à Fermont et cinq à Port-Cartier. Or, tous détenaient des lettres d’autorisation du syndicat pour faire le piquet de nuit. Le syndicat des Métallos redoute que cette application du couvre-feu n’empêche les employés d’ArcelorMittal de piqueter et de bloquer l’entrée de briseurs de grève durant la nuit, par exemple.
ArcelorMittal ne s’est d’ailleurs pas gêné pour dépêcher des dizaines d’agents de sécurité sur les lieux afin de surveiller les grévistes. Contrairement aux grévistes, ces agents n’ont pas reçu d’amendes même s’ils étaient eux aussi dehors la nuit. En entrevue à Majeur, le directeur québécois du syndicat des Métallos, Dominic Lemieux, a relevé l’incohérence de la situation.
Il ajoute que le problème semble être les activités de grève, plutôt que la simple présence de travailleurs sur les lieux après le couvre-feu. En effet, avant le déclenchement de la grève, personne ne semblait préoccupé par les quarts de travail de nuit chez ArcelorMittal.
Les travailleurs sont en grève depuis lundi soir, après avoir rejeté presque unanimement une offre patronale jugée insuffisante. La multinationale a vu ses revenus croître de 88% en douze mois pour atteindre 3,2 milliards $. Les travailleurs demandent de meilleurs salaires et une amélioration des conditions de travail, notamment en améliorant les horaires qui rendent très difficile la conciliation travail-famille.