Photo : Cess Idul / Unsplash

Google s’implante à Beauharnois grâce à un traitement de faveur de la CAQ

La construction d’un centre de données de Google sur un terrain agricole à Beauharnois déplait aux producteurs agricoles de la région. Ils s’inquiètent des effets néfastes du projet de la multinationale et du traitement de faveur dont il a bénéficié. 

La compagnie Google a confirmé hier qu’elle allait construire un centre de données à Beauharnois. Toutefois, la nouvelle ne fait pas l’unanimité. Le terrain de 62,4 hectares sur lequel Google compte bâtir ses installations et qui appartient à Hydro-Québec faisait jusqu’à récemment partie des terres agricoles de la région. L’Union des producteurs agricoles (UPA) de Montérégie s’inquiète de voir la zone agricole de la région, déjà la plus menacée par l’étalement urbain dans la province, rétrécir davantage. Elle critique aussi le fait que le gouvernement soit intervenu pour imposer le changement de zonage du terrain.

En 2018, le conseil de la ville de Beauharnois demande d’exclure 94 hectares de la zone agricole afin de permettre à Google d’y construire un centre de données. Toutefois, la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) refuse parce que, selon elle, les effets négatifs du projet sur l’industrie agricole de la région dépassent ses retombées positives. C’est alors que le gouvernement s’en mêle et utilise une mesure exceptionnelle pour retirer le dossier à la CPTAQ et accorder lui-même l’exclusion du terrain actuel.

Le président de l’UPA de la Montérégie, Jérémie Letellier, affirme que malgré les mesures de compensation annoncées pour le milieu agricole, cette manière de faire est inquiétante.

« L’adoption d’un décret permettant à une multinationale étrangère de mettre la main sur un terrain visé sans passer par le processus établi crée un précédent déplorable et inquiétant. »

Jérémie Letellier, président de l’UPA de la Montérégie

Le projet représente un investissement de 735 millions $ pour Google et permettra de créer 30 postes bien payés, ce que plusieurs, notamment des élus municipaux, applaudissent. La multinationale a cependant l’habitude des conflits de travail : en février dernier, on apprenait le renvoi de deux spécialistes en intelligence artificielle (IA) parce qu’elles avaient soulevé des problèmes de discrimination au sein de l’entreprise et dans ses programmes d’IA.


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