C’est en investissant dans 100 kilomètres de nouvelles voies d’autoroute que le gouvernement Legault prévoit compléter le réseau de transport collectif de la capitale. Même si ces voies seraient partiellement réservées aux autobus, l’élargissement autoroutier risque d’encourager la circulation automobile, contribuant à la congestion au centre-ville, mais aussi au réchauffement climatique.
C’est le gouvernement Legault qui a pris la responsabilité de développer le transport collectif dans les banlieues de Québec en vue de compléter le réseau de tramway. Or, le projet de transport en commun de la CAQ pour la capitale consistera à élargir quatre autoroutes pour y ajouter plus de 100 kilomètres de voies, a révélé Radio-Canada mercredi. Sur les autoroutes Félix-Leclerc, Henri-IV, Robert-Bourassa et Laurentienne, le gouvernement provincial veut ajouter des voies réservées pour les autobus, mais sans réduire l’espace attribué aux automobiles : cela engendrera donc des travaux d’élargissement qui coûteront environ 700 millions $. Près de 144 millions $ seraient destinés à des voies réservées sur des artères municipales, notamment sur le boulevard Charest et la 1re avenue.
La CAQ a refusé de commenter, mais les détails rendus publics laissent croire que ces investissements autoroutiers compromettent une deuxième phase du réseau de tramway de même que l’idée d’un boulevard urbain sur l’autoroute Laurentienne.
Les élus de l’opposition ainsi que des intervenants critiquent le fait que le gouvernement Legault considère un projet de développement autoroutier comme une initiative de mobilité durable. L’ajout de voies risque d’encourager la circulation automobile vers le centre-ville, d’autant plus qu’elles ne seraient potentiellement réservées qu’aux heures de pointe et que les véhicules électriques, hybrides et destinés au covoiturage pourraient peut-être aussi y circuler. La contribution du projet à l’étalement urbain suscite aussi des inquiétudes.
Ces nouveaux élargissements font suite à ceux déjà initiés sur d’autres tronçons des autoroutes Henri-IV et Laurentienne, où aucune voie réservée n’est prévue. La ville de Québec est celle où l’on compte le plus de kilomètres d’autoroute par habitant dans toute la province. Québec se classe deuxième au pays, tout juste derrière Calgary.