Photo : Paul Teysen | Unsplash

Grève partielle au port de Montréal dès mardi

Après que leurs patrons aient annoncé qu’ils se préparaient au lock-out, les débardeurs du port de Montréal ont riposté en déclarant une grève des heures supplémentaires et des fins de semaine. Leurs patrons ont lancé une campagne médiatique contre les débardeurs et le gouvernement de Justin Trudeau envisage de leur imposer une loi spéciale. 

Les débardeurs du port de Montréal, qui sont sans convention collective depuis plus de deux ans, entameront une grève partielle ce mardi. Ils cesseront de faire du temps supplémentaire, en plus de débrayer les fins de semaine à partir du samedi 17 avril, et ce, pour une durée illimitée.

Cette décision est survenue après que les travailleurs aient appris que l’Association des employeurs maritimes (AEM) se préparait au lock-out. L’entreprise a annoncé qu’elle cesserait de garantir la sécurité d’emploi des débardeurs, ce qui signifie qu’elle pourra couper dans les heures de travail payé à partir de mardi prochain.

Les médiateurs récemment nommés par le fédéral dans ce dossier rencontreront séparément les deux parties durant la journée de mardi.

Les débardeurs avaient rejeté à la quasi-unanimité, en mars, une offre qualifiée de « finale » par la partie patronale : les travailleurs l’avaient jugée inacceptable, puisqu’elle ignorait la majorité de leurs demandes, qui concernent surtout les horaires de travail ainsi que les mesures disciplinaires.

L’AEM et un réseau d’entreprises faisant affaire avec le port ont mené au cours des derniers mois une campagne contre l’éventualité d’un débrayage des débardeurs, prétendant faussement que celui-ci présenterait un risque pour l’acheminement du matériel médical en contexte de pandémie. Pourtant la grève prévoit le maintien des services essentiels. Par le passé, les tribunaux ont rejeté à deux reprises les requêtes des patrons, qui cherchaient à faire suspendre le droit de grève des débardeurs en présentant l’ensemble des activités du port comme des « services essentiels ».

Mais le gouvernement Trudeau se tient prêt depuis plusieurs semaines à imposer une loi spéciale en cas de grève au port de Montréal, selon des informations obtenues par La Presse dès la fin du mois de mars. Le gouvernement Legault ainsi que le Parti libéral du Québec étaient aussi intervenus en faisant des demandes en ce sens.


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