Désarmer la police : Projet Montréal veut instaurer un projet-pilote

Projet Montréal propose un projet-pilote visant à limiter l’accès aux armes à feu à seulement certains policiers. Le parti veut prendre exemple sur plusieurs pays qui réussissent déjà à contrôler les crimes, mais aussi les abus policiers, grâce à des corps de police qui patrouillent sans porter de fusils.

« Revoir la nécessité que tous les agents du corps policier portent une arme à feu » : c’est ce que prévoit une proposition adoptée par les membres de Projet Montréal (PM), cette fin de semaine lors du congrès annuel du parti. Celui-ci visait à établir la plateforme électorale de PM pour les élections municipales de novembre prochain.

Les membres du parti de Valérie Plante se sont entendus sur la pertinence d’un projet-pilote, à mettre en place à une échéance encore inconnue. À terme, il s’agit d’envisager un corps de police « où seules certaines brigades spécialisées sont armées ».

Plusieurs modèles de services policiers opérant généralement sans armes à feu existent déjà : c’est le cas par exemple au Royaume-Uni, où l’extrême majorité des agents patrouille sans fusil, mais aussi en Irlande, en Islande, en Norvège ou encore en Nouvelle-Zélande. Même les récents attentats terroristes d’extrême droite qu’ont connus plusieurs de ces pays n’ont pas convaincu les autorités d’imposer le port d’une arme pour leurs policiers. Des unités armées y existent toutefois, pouvant être mobilisées en cas d’urgence.

La violence demeure sous contrôle dans ces pays. Par ailleurs, beaucoup moins de citoyens y perdent la vie sous le feu des policiers qu’au Canada.

Le parti de Denis Coderre, Ensemble Montréal, refuse catégoriquement d’envisager un désarmement du service de police municipal, prétextant que les Montréalais ont trop peur pour leur sécurité pour être ouverts à une telle idée. Pourtant, les sondages montrent un fort sentiment de sécurité chez les habitants de la ville, qui a vu la criminalité baisser fortement au cours de la dernière décennie.

Une autre idée de réforme policière, celle du définancement des services de police, n’a pas été mise de l’avant lors du congrès de Projet Montréal. Elle avait pourtant fait l’objet de nombreuses discussions dans l’espace public, au Québec et dans le monde, après la mort de George Floyd aux mains des forces de l’ordre.


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