Le parti néo-fasciste espagnol Vox risque de se tailler une place au gouvernement madrilène lors d’élections régionales à venir. Ce parti d’extrême droite encourage depuis des mois la montée de mouvements autoritaires de plus en plus violents, dont les attaques ont culminé la semaine dernière lors de l’incendie des bureaux du parti de gauche Podemos.
Les dirigeants et les sympathisants du parti néo-fasciste Vox ont tenu jeudi un rassemblement à Madrid, en vue des élections régionales dans la province, qui auront lieu le 4 mai prochain. Ils ont été accueillis par 2000 personnes qui s’opposaient à leur présence, mais la police a pris la défense du groupe d’extrême droite et a chargé les contre-manifestants, en blessant au moins quatorze.
Selon les sondages, Vox est en voie de se retrouver au gouvernement dans la province de Madrid, qui est aussi la capitale du pays. L’organisation pourrait remporter suffisamment de sièges pour former un gouvernement de coalition avec le Parti populaire (PP), de droite. Ce serait alors la première fois que Vox, troisième parti en importance à l’échelle nationale, mettrait directement la main sur le pouvoir, ce qui en inquiète plusieurs.
Chose certaine, la montée des néo-fascistes de Vox, qui veulent s’attaquer aux droits des femmes, des immigrants ou encore aux indépendantistes catalans, a beaucoup contribué à la croissance des mouvements d’extrême droite en Espagne. Depuis des mois, dans les rues du pays, plusieurs groupes multiplient les attaques violentes.
La semaine dernière, des bureaux du parti de gauche Podemos ont été la cible d’une attaque au cocktail molotov, tandis que des graffitis appelant à « dynamiter » les « rouges » étaient peints dans les fenêtres et sur les murs.
C’est le troisième incident de l’année à cibler les mêmes locaux, dans la région de Murcie. Vox et le PP ont systématiquement refusé de dénoncer ces attaques terroristes.
Malgré la défaite de Donald Trump aux États-Unis, plusieurs partis de droite radicale sont au pouvoir ou en croissance dans le monde. Vox fait d’ailleurs partie d’une nouvelle alliance européenne d’extrême droite incluant Victor Orban, au pouvoir en Hongrie, Mateusz Morawiecki, au pouvoir en Pologne, et l’Italien Matteo Salvini, dont la Ligue participe au gouvernement de Mario Draghi. Cette tendance n’est pas visible qu’en Europe : le Brésil et l’Inde sont également dirigés par des gouvernements de droite radicale.