Photo : Émilie Nadeau | Twitter

Legault directement rattrapé par les problèmes d’éthique de la CAQ

Une photo ayant refait surface implique directement le premier ministre Legault dans les scandales éthiques entourant son ministre Pierre Fitzgibbon. Au même moment, un député que M. Legault défendait fermement a dû se retirer du caucus de la CAQ, visé par deux enquêtes concernant de multiples conflits d’intérêts.

François Legault a pris part à un dîner avec le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon ainsi qu’un dirigeant du fonds d’investissement White Star : or, le ministre Fitzgibbon détient des parts dans ce fonds qui fait affaire avec le gouvernement. Les faits remontant à janvier 2019 ont été mis en lumière par le Bureau d’enquête de Québecor.

Le premier ministre ignorait alors les liens unissant son ministre au fonds White Star, puisque M. Fitzgibbon les gardait secrets. Mais ces liens sont aujourd’hui bien connus : il y a plus de deux ans que la Commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale enquête sur le sujet et exige que le ministre Fitzgibbon se débarrasse de ses parts dans cette entreprise. La situation de M. Fitzgibbon contrevient directement au Code d’éthique des élus, mais il refuse catégoriquement de régulariser sa situation. François Legault l’appuie, affirmant que c’est plutôt que le Code d’éthique qui pose problème.

Par ailleurs, le député Louis-Charles Thouin a dû être exclu temporairement du caucus de la CAQ, étant visé par deux enquêtes pour conflits d’intérêts. Pourtant, le premier ministre Legault défendait encore tout récemment son député, affirmant qu’il n’avait rien fait d’illégal et qu’il n’y avait « pas de problème » à ce qu’il œuvre au Conseil du Trésor, qui chapeaute l’attribution des contrats publics.

D’une part, la Commissaire à l’éthique se penche sur le rôle de M. Thouin dans un important dézonage de terres agricoles dans la MRC de Montcalm, une décision contraire à la politique gouvernementale de lutte contre l’étalement urbain. M. Thouin a été impliqué dans ce dossier et il est suspecté d’avoir agi dans l’intérêt d’une entreprise locale, qu’il avait déjà défendue lorsqu’il agissait comme maire, puis préfet dans la région.

D’autre part, M. Thouin fait l’objet d’une enquête de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) pour avoir favorisé à de nombreuses reprises des compagnies et des organismes liés à des proches, à l’époque où il était maire de Saint-Calixte.


Vous aimez nos publications?
Suivez Majeur sur vos réseaux sociaux