La future plateforme de vente du Panier bleu, vitrine numérique pour les commerçants québécois, sera un service privé destiné à engranger des profits, a décidé la CAQ. Le gouvernement Legault compte toutefois investir de nouveaux fonds publics dans le projet, pour éponger une partie encore inconnue des 20 millions $ qu’il coûterait.
La prochaine phase de développement du projet de Panier bleu est la création d’une plateforme de vente, de type Amazon, devant permettre aux consommateurs d’effectuer directement leurs achats en un seul endroit. Actuellement, le Panier bleu sert simplement de vitrine pour les produits québécois, les acheteurs étant renvoyés vers les sites Web des marchands pour faire leurs transactions.
Or, le gouvernement prévoit confier la future plateforme de vente à une compagnie privée et en faire un projet à but lucratif, révèle le Journal de Montréal.
Le Panier bleu, qui est actuellement un organisme à but non lucratif (OBNL) visant à soutenir les commerçants d’ici et à favoriser l’accès aux produits québécois, continuerait d’exister en parallèle, assure son directeur, Alain Dumas. Il n’est toutefois pas clair quelle serait encore la fonction de cette vitrine, dans laquelle le gouvernement a déjà investi plus de quatre millions $, une fois survenu le lancement de la nouvelle plateforme privée.
Encore au moins 20 millions $ seront nécessaires au développement de la plateforme de vente : le gouvernement a déjà annoncé son intention d’y investir de nouveaux fonds publics, tout en refusant de révéler à quelle hauteur. Le fait que la plateforme soit maintenant vouée à générer des bénéfices privés n’amène pas le gouvernement Legault à remettre en question sa contribution.
Comme l’entreprise devra éventuellement générer ses propres profits, il est probable qu’elle exigera aux commerçants participants une commission conséquente pour chaque transaction. C’est par exemple le mode de fonctionnement d’Amazon, qui prélève non seulement un pourcentage du prix de vente, mais aussi un montant fixe sur chaque produit.
C’est aussi la manière dont opèrent les grands services de livraison de nourriture comme UberEats, imposant des frais pouvant aller jusqu’à 30% de la facture. Sous la pression des petits restaurateurs qui exigeaient un frein à l’avidité des plateformes, plusieurs provinces canadiennes, dont le Québec, ont imposé un plafond aux frais exigés, mais seulement pour la durée de la crise sanitaire.