Baseball à Montréal : Legault prêt à payer un stade à des milliardaires qui font de l’évitement fiscal

Le gouvernement Legault envisage d’offrir une subvention au milliardaire Stephen Bronfman pour la construction d’un stade de baseball qui n’accueillerait une équipe qu’à temps partiel. Or, M. Bronfman et certains de ses associés qui réclament de l’argent public ont été impliqués dans divers scandales d’évitement fiscal.

Le premier ministre Legault et le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, ont récemment rencontré le milliardaire et lobbyiste Stephen Bronfman et se disent maintenant intéressés à lui offrir de l’argent pour financer un éventuel stade de baseball à Montréal. Selon François Legault, un prêt ou même une subvention serait envisageable.

M. Bronfman et ses associés souhaitent construire un stade pour y accueillir à mi-temps une équipe de baseball : les Rays de Tampa Bay joueraient à Montréal la moitié de leurs parties à domicile, soit à peine 40 matchs par année. La demande de financement de M. Bronfman montre bien que son projet n’est pas viable économiquement, comme le remarquent des commentateurs et des fans.

Le premier ministre Legault vante la respectabilité des « gens d’affaires bien connus » derrière la demande de financement. Or, Stephen Bronfman avait été mêlé au scandale des Paradise Papers : des documents avaient montré qu’il était impliqué dans une fiducie de plus de 60 millions $ US enregistrée aux îles Caïman, un paradis fiscal bien connu.

Le groupe Baseball Montréal compte aussi dans ses rangs le milliardaire Alain Bouchard (Couche-Tard), dont les pratiques d’évitement fiscal avaient aussi été révélées par les Paradise Papers, de même que le multimillionnaire Stéphane Crétier (Garda World), soupçonné d’être inscrit comme résident de Dubaï pour échapper à l’impôt d’ici.

Par ailleurs, l’intérêt du gouvernement Legault pour le projet de M. Bronfman et de ses associés est mis en doute par tous les partis d’opposition, qui jugent que le Québec devrait avoir d’autres priorités à l’heure actuelle.

« Je suis un fan fini de baseball, j’adore ça. Mais bien sincèrement, je ne vois pas comment on peut financer avec des fonds publics un stade, alors que nos infirmières, nos enseignantes et nos travailleurs du secteur public n’ont toujours pas de convention collective. »

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois


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