Photo : Domaine public

Les libéraux prêts à imposer une loi spéciale avant même le début d’une grève au port de Montréal

Le gouvernement Trudeau compte se plier aux demandes patronales et imposer une loi spéciale en cas de grève au port de Montréal. Bien qu’il détienne un mandat de grève, le syndicat se dit prêt à poursuivre les négociations, après avoir rejeté à la quasi-unanimité la dernière offre patronale.

Même si aucune grève n’est annoncée pour le moment, le gouvernement libéral fédéral se tient prêt à imposer une loi spéciale au port de Montréal, selon ce qu’a appris La Presse. Justin Trudeau et François Legault se seraient entendus lors d’une récente rencontre sur l’importance de couper court au droit de grève des débardeurs, advenant le cas où ils recourraient au débrayage dans le cadre des actuelles négociations.

Malgré que le droit de grève soit protégé par le Code du travail et la Constitution canadienne, l’imposition d’une loi spéciale serait en droite ligne avec les demandes récemment formulées par des regroupements d’entreprises faisant affaire avec le port.

Les associations patronales affirment que toutes les activités du port de Montréal sont indispensables, bien que les tribunaux aient déjà rejeté à deux reprises les demandes de l’employeur, qui présentait le port dans son ensemble comme un « service essentiel » afin de suspendre le droit de grève des débardeurs.

Le Syndicat des débardeurs a rejeté dimanche à la quasi-unanimité (99,7%) une offre que la partie patronale présentait comme « finale ». Le syndicat a fermement dénoncé une proposition jugée inacceptable, qui n’incluait que quatre demandes des travailleurs. Il a toutefois signifié clairement son intention de reprendre les négociations, bien qu’il détienne un mandat de grève valide jusqu’à la mi-avril.

Les principales revendications des travailleurs concernent les horaires de travail de même que les mesures disciplinaires instaurées par l’employeur. Les débardeurs n’ont actuellement que deux jours de congés par trois semaines, en plus de n’être informés de leur horaire qu’à la dernière minute. Ils sont aussi soumis à un code de discipline extrêmement strict, limitant par exemple le temps pour aller aux toilettes en dehors de leur pause.

Des médiateurs ont déjà été nommés par le ministère fédéral du Travail il y a quelques semaines. Ils doivent convoquer prochainement les parties pour poursuivre les négociations.


Vous aimez nos publications?
Suivez Majeur sur vos réseaux sociaux