Une coalition d’associations patronales de même que le Parti libéral du Québec (PLQ) demandent au gouvernement fédéral d’intervenir pour prévenir un débrayage des débardeurs au port de Montréal, qui pourraient y avoir recours dès dimanche. Malgré qu’elle ne se soit pas entendue avec le comité de négociation, la partie patronale a déposé une offre « finale » sur laquelle les travailleurs devront se prononcer.
Les négociations entre le Syndicat des débardeurs du port de Montréal et l’Association des employeurs maritimes (AEM) s’enveniment, alors que la trêve entre les deux parties touche à sa fin. Les travailleurs retrouveront la possibilité de faire à la grève, ce qui est mal vu par l’employeur et ses partenaires.
Officiellement, les parties ne peuvent pas s’adresser aux médias tant que la trêve dure, mais une coalition d’entreprises proches de l’AEM a pris la parole pour, à mots couverts, appeler le gouvernement fédéral à imposer une loi spéciale pour freiner le syndicat. L’Association du camionnage du Québec, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et le Conseil du patronat, entre autres, « pressent […] le gouvernement du Canada de tout mettre en œuvre pour assurer le maintien complet, en tout temps, des activités au port de Montréal ».
Cette prise de position fait d’ailleurs suite à une intervention similaire du PLQ, qui demandait lundi au gouvernement Legault d’entreprendre des démarches auprès du fédéral pour empêcher un débrayage.
Plus tôt cette année, l’AEM avait aussi cherché à faire suspendre le droit de grève des débardeurs en s’adressant au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), accusant le syndicat de mauvaise foi. Le CCRI a refusé la demande de l’employeur et rejeté sa plainte.
La trêve entre le syndicat des débardeurs et l’AEM prendra fin ce dimanche 21 mars. Les travailleurs doivent se prononcer ce jour-là sur la dernière offre globale de l’employeur. On ignore la position du syndicat sur cette offre, mais dans un message aux membres, il insiste bien qu’il ne s’agit pas d’une entente de principe.
Les 1125 débardeurs sont sans convention collective depuis décembre 2018, soit plus de deux ans. Des enjeux liés aux horaires de travail ont été au coeur des désaccords entre travailleurs et employeurs.