Photo : André Querry

Budget provincial : une coalition se dit « consternée » par l’inaction du gouvernement pour venir en aide aux femmes

Alors que les femmes sont les plus touchées par la crise actuelle, la relance du gouvernement Legault ne prévoit pas de grandes mesures spécifiques à ce sujet. L’entêtement de la CAQ à ne pas répondre aux demandes des travailleuses essentielles et à négliger les services publics risque même d’aggraver les disparités hommes-femmes. 

Le gouvernement Legault n’a pas de plan d’action d’envergure pour résoudre les sérieuses difficultés sociales et économiques qu’a engendrées la pandémie pour les femmes. Le Groupe des 13, une coalition réunissant plusieurs organismes de défense des droits des femmes, se dit « consterné » après avoir appris que le prochain budget ignorera cet enjeu majeur qui touche pourtant la moitié du Québec.

Comme le montrait une récente étude, la pandémie affecte particulièrement les femmes, puisque les secteurs économiques majoritairement féminins (comme la culture et la restauration) ont été plus durement plombés par les fermetures imposées par le gouvernement.

De plus, les violences conjugales et même les féminicides ont connu une inquiétante croissance avec le confinement. C’est aussi le cas de la discrimination contre les femmes autochtones et issues de l’immigration.

Or, le plan de relance du gouvernement Legault laisse de côté ces enjeux vécus par les femmes en investissant surtout dans des secteurs traditionnellement masculins, comme les projets d’infrastructures. Les mesures venant plus sérieusement en aide aux femmes sont reportées à la prochaine Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes, qui n’est pas prévue avant 2022. C’est trop tard, selon le Groupe des 13, qui invite le gouvernement à refaire ses devoirs au plus vite.

Le gouvernement devra également composer avec l’exaspération des travailleuses essentielles de la santé et de l’éducation, qui augmentent les moyens de pression pour se faire entendre. Face à la fermeture du gouvernement dans le cadre des négociations de leurs conventions collectives, une première journée de grève a été annoncée dans certains cégeps pour le 30 mars, un geste que la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) présente expressément comme « féministe ».

« À l’aube du budget, nous lançons un appel à une relance économique féministe qui saura enfin reconnaître à leur juste valeur des emplois occupés par une majorité de femmes qui prennent soin du monde chaque jour. »

Sonia Éthier, présidente de la CSQ


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