Des miettes pour la relance en culture

Au lendemain d’un rapport qui sonnait l’alarme sur la détresse économique et psychologique des travailleurs de la culture, le gouvernement Legault annonce une aide d’à peine 4 millions $ pour relancer le secteur. Ce chiffre est très loin des 177 millions $ demandés à court terme par le milieu, qui connaissait déjà de fortes difficultés avant la pandémie.

Les 4 millions $ proposés par la ministre de la Culture et des Communications, qui sont issus d’une enveloppe déjà annoncée en juin dernier et qui visent surtout à financer des campagnes publicitaires, sont loin de répondre aux besoins criants des artistes et des travailleurs du milieu. En effet, selon un rapport dévoilé lundi par un ensemble d’associations professionnelles, ce sont plutôt 177 millions $ qui sont nécessaires à court terme pour assurer la relance en culture, mais aussi pour venir en aide aux créateurs, dont plusieurs vivent une intense détresse psychologique.

Le monde de la culture et des communications est le plus durement ébranlé au plan économique par la pandémie, ayant notamment connu 50 000 pertes d’emplois et une réduction de plus de moitié de son PIB. La pandémie a en fait aggravé une situation de forte précarité qui affecte depuis longtemps les gens des arts et du spectacle.

« Le secteur culturel est négligé par tous les gouvernements depuis des décennies. »

Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture

Au-delà de l’investissement immédiat, le milieu des arts réclame aussi d’autres mesures concrètes, comme une réforme des modèles de financement et de gouvernance, qui favorisent actuellement les institutions et les employeurs au détriment des droits des travailleurs culturels.

À l’Assemblée nationale, l’opposition va jusqu’à demander la tenue d’audiences publiques en vue de repenser profondément l’avenir de la culture au Québec.

La culture est un milieu à forte représentation féminine. Or, une récente étude mettait en garde contre la tendance des différents gouvernements à négliger les femmes au moment d’élaborer des plans de relance : le sous-investissement de la CAQ dans le secteur semble confirmer cette tendance.


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