Négociations au port de Montréal : des gros joueurs mènent une campagne de chantage contre les débardeurs

Les négociations sont difficiles pour les débardeurs du port de Montréal, qui cherchent à renouveler leur convention collective échue depuis plus de deux ans. Alors que la trêve négociée entre le syndicat et l’employeur arrive bientôt à sa fin, la Fédération maritime du Canada (FMC) se joint à une campagne de peur pour décourager le recours à la grève.

Les négociations entre le Syndicat des débardeurs du port de Montréal et l’Association des employeurs maritimes sont difficiles et fréquemment interrompues. Or, le 20 mars prochain marquera la fin de la trêve entre le syndicat et l’employeur, qui est survenue l’été dernier et qui a mis fin à une grève de douze jours. Si l’actuel blocage des discussions continue, les débardeurs pourraient donc à nouveau opter pour la grève afin de se faire entendre.

Dans le cadre de la trêve en cours, le syndicat et l’employeur ont aussi convenu de ne pas s’adresser aux médias. Mais depuis quelque temps, des attaques contre le syndicat et son éventuel recours à la grève sont lancées par des organisations proches de la partie patronale, qui craignent fortement les moyens de pression des travailleurs. Aujourd’hui, c’est la Fédération maritime du Canada (FMC) qui s’est jointe au chantage en menaçant d’abandonner de manière durable une partie de ses activités économiques au port de Montréal.

Qui plus est, la FMC prétend que la possibilité de grève présenterait un risque pour l’acheminement du matériel médical en contexte de pandémie. Pourtant, les services essentiels seraient épargnés par une éventuelle grève au port de Montréal, comme c’était le cas l’été dernier.

La FMC et les employeurs ont déjà tenté à deux reprises de s’opposer au débrayage en soutenant que toutes les activités du port étaient des services essentiels. Le Conseil canadien des relations industrielles et la Cour d’appel ont rejeté ces demandes, en rappelant que le droit de grève est protégé par la Constitution du Canada.

La discussion entre le syndicat et la partie patronale doit reprendre mercredi prochain, après quelques jours de pause. Les 1125 débardeurs sont sans convention collective depuis décembre 2018. Des enjeux liés aux horaires de travail bloquent une entente entre les parties syndicale et patronale, tandis que des médiateurs envoyés par le gouvernement fédéral sont de la partie depuis le début de février.


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