La sortie de crise menace encore de se faire sur le dos des femmes, selon une nouvelle étude

Une nouvelle étude montre que les femmes sont plus durement affectées par les crises comme la pandémie actuelle, et que les plans de relance passés ont eu tendance à aggraver la situation. Or, le gouvernement Legault ne semble pas vouloir rompre avec ces erreurs passées.

La crise sociale et économique qui entoure la pandémie frappe beaucoup plus sévèrement les femmes que les hommes au Québec, confirme une toute nouvelle étude menée par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), révélée aujourd’hui à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

Dans le monde du travail, les femmes rencontrent un double défi en contexte de pandémie. D’un côté, elles sont trois fois plus nombreuses que les hommes à avoir dû quitter le marché du travail. C’est notamment qu’elles sont surreprésentées dans les emplois affectés par les mesures de confinement, comme la culture ou la restauration, par exemple. D’un autre côté, celles qui ont continué de travailler ont dû faire face à des conditions exceptionnellement pénibles, puisque les femmes occupent une part importante des emplois essentiels, particulièrement en santé et en éducation, ou encore dans le commerce de détail.

Il faut donc impérativement un plan de sortie de crise qui s’attaque aux inégalités hommes-femmes, avance Julia Posca, chercheuse à l’IRIS et co-auteure du rapport, en entrevue avec Majeur. Mais l’étude montre aussi que les plans de relance économique ont tendance à aggraver les inégalités. Depuis des décennies, on investit dans des secteurs traditionnellement masculins, comme la construction, et en retour on impose des mesures d’austérité dans les services publics, où travaille une majorité de femmes. Elles se retrouvent donc encore désavantagées par ces stratégies de relance, qui devraient pourtant bénéficier à tout le monde.

Mme Posca craint que le gouvernement Legault reproduise cette erreur, puisqu’il n’a démontré aucune sensibilité au problème jusqu’ici, comme en témoigne son inaction dans le dossier des conditions de travail de celles qu’il nomme les « anges gardiennes ». 

« C’est un gouvernement qui ne tient pas compte de ces questions-là. »

Julia Posca, chercheuse à l’IRIS

Pour éviter de reconduire les inégalités, l’IRIS suggère d’accorder une place au Secrétariat à la condition féminine au sein de l’équipe qui élaborera le plan de relance du Québec. Il faudrait aussi soumettre toutes les mesures à une analyse de leur impact différencié sur les hommes et les femmes.


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